Lors de sa prestation de serment le 7 Juin dernier, le Colonel Assimi Goita avait affiché sa volonté de tenir ses engagements. Ainsi, loin de tomber dans des discours grandioses et plein de promesse, celui qui a mis Bah N’Daw hors de ses prérogatives ne compte laisser le Premier Ministre politicien faire dérailler le processus.
La rectification consiste à aller droit au but, sécuriser le pays dans la mesure du possible, déployer les hommes avec des moyens acceptables, améliorer la sécurité là où c’est nécessaire. Ensuite, les réformes possibles qu’il faut initier, tant sur le plan institutionnel que constitutionnel.
La rupture avec certaines pratiques contraires à la bonne gouvernance constitue aussi un point souligné par le chef de l’Etat. Pour Assimi Goita, l’objectif est de remettre le pays à des nouvelles autorités avec des institutions stables et un État fort.
La réussite de la transition repose sur l’organisation des élections législatives et présidentielles dans le délai maintenant réitéré par le chef de l’Etat. Assimi Goita et ses équipes ne veulent marcher sur le terrain de la diversion. Un combat contre la corruption ou les tueries de Juillet n’est pas une urgence qui doit avoir l’attention expresse du président. Néanmoins il a recommandé au gouvernement de s’activer dans ce sens.
Enfin Assimi Goita a également rassuré et invité les membres du gouvernement à s’employer pour application efficiente et intelligente de l’accord pour la paix et la réconciliation. Les groupes armés sont des acteurs importants du processus. Ils siègent aujourd’hui au CNT et au gouvernement. Ils sont militairement présents sur le terrain. Leur implication dans le processus électoral, en terme de sécurisation sera capitale.
Le militaire ne voudrait pas visiblement se faire distraire par les spectaculaires déclarations de son premier ministre qui a égrené bien de points qu’il ne pourrait pas mettre en action. Assimi Goita, comme lors de sa prestation, est resté dans la dynamique de tenir parole pour son honneur et celui d’un Mali que la communauté internationale regarde.
Figaro du Mali