Le respect ou la prolongation du délai fixé à la transition est actuellement, un sujet hautement polémique. Pour ma part, je ne trouve pas judicieux de demander à une transition de prendre tout son temps pour faire tout ce qui est à faire. Cette transition n’a ni le temps, ni la légitimité suffisante pour refonder le Mali. Je focalise mon analyse sur certains axes prioritaires que je vais cibler dans le plan d’action du gouvernement.
- La sécurité
Le cri de cœur est déjà lancé. Les populations terrorisées et terrifiées par une insécurité grandissante, fondent leur espoir sur les efforts faits et à faire pour équiper et motiver l’armée.
Ce n’est pas du tic au tac que l’on peut juguler cette insécurité, surtout que les racines du mal sont profondes.
Subordonner les élections à la sécurisation du pays reviendrait à les remettre aux calendes grecques.
- L’organe unique pour les élections :
L’idée est belle et le souci est noble. Mais ce que je voudrais dire ici, c’est que l’organe unique en vue n’est pas forcément une panacée pour de bonnes élections. Une structure ne vaut que par les hommes qui l’animent.
Dans des précédents articles, j’ai souvent parlé de la nécessaire reformation morale et éthique de notre société. Dans l’état de déconfiture qui est le sien, notre pays ne possède pas en quantité, les ressources humaines adéquates pour un travail rassurant.
Ce n’est pas en quelques jours ou en quelques mois que l’on peut reformer les mentalités et assainir les comportements.
Compte tenu du peu de temps dont dispose la transition, le gouvernement peut à travers un consensus avec les partis politiques, trouver les moyens d’améliorer les organes anciens.
Cela peut passer par exemple par une nouvelle répartition des prérogatives, l’introduction de nouveaux éléments plus rassurants au sein des organes existants, une meilleure coordination etc…
Je sais qu’avec un peu de bonne foi, les maliens pourront imaginer quelque chose de potable en vue d’élections acceptables.
- Une justice assainie :
L’assainissement de la justice est un axe prioritaire très important de la refondation du Mali. Il est déjà réjouissant de constater que la tendance est à délier les mains de la justice afin qu’elle puisse, en toute indépendance combler l’espoir du peuple.
Vive la fin de l’impunité ! si la transition laisse la justice travailler librement dans l’équité et la transparence, elle n’aura pas vécu inutilement. Une voie salutaire incontournable aura été tracée pour le futur président.
- Les réformes institutionnelles et les révisions de textes :
Un consensus issu du Dialogue inclusif national pourrait à mon avis faire ces réformes et ces révisions en temps raccourci.
La révision qui concerne les deux accords (accords d’Alger, accords de défense) largement contestée par les maliens, est beaucoup plus complexe.
Tout le monde le sait, ces deux accords émanent des artifices de la communauté internationale qui les défend farouchement. Nos pays sont le théâtre d’affrontements souterrains entre les puissances à des fins de direction et de contrôle de nos ressources.
Le gouvernement le sait mieux que moi. Pour briser les carcans que sont ces accords, nous avons besoin du soutien de nos voisins et des organisations africaines. L’on sait que dans le monde actuel, les choses se discutent et se négocient entre les blocs. Chaque bloc mise sur la solidarité de ses membres. Sur cette trajectoire nous apprécions et nous encourageons les démarches diplomatiques initiées par la transition. Au besoin, le nouveau président élu pourra poursuivre ces actions.
Le pétrin dans lequel ces deux accords nous mettent m’amène ici à faire la suggestion suivante : Il serait bon que les nouveaux textes de la refondation mettent des garde-fous empêchant tout dirigeant de poser des actes allant contre la souveraineté ou les intérêts vitaux du Mali.
Après cette petite analyse, je répète qu’une transition n’a pas vocation à s’étaler dans la durée. Avec la bonne volonté, l’essentiel est faisable pour la quitter dans le délai.
En attendant nous prions tous les maliens, toutes les corporations, à prendre leur mal en patience en vue d’aider notre pays à bien traverser cette transition. Nous osons croire que le colonel Assimi et ses compagnons ont agi par patriotisme pour remettre le Mali sur les rails et s’effacer.
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