Une délégation des FARE s’est rendue le mardi 17 août au siège du PARENA. Les deux formations politiques ont échangé sur la situation sécuritaire, politique et la marche de la Transition. C’était en présence de Modibo Sidibé et Tiébilé Dramé, respectivement président des FARE et du Parena.
Au Mali, les partis politiques affûtent leurs armes après près d’une année d’hibernation consécutive à la chute du régime d’Ibrahim Boubacar Kéïta. C’est ce qui explique les rencontres tous azimuts entre les différentes formations politiques. Après la rencontre RPM-URD, ADEMA-Mouvement Benkan, etc., c’est autour des FARE d’aller à la rencontre du Parena, le parti du bélier blanc.
Dans un communiqué conjoint, les deux formations politiques affirment avoir échangé sur la situation sécuritaire, politique et la marche de la Transition. Cette rencontre entre les FARE et le Parena intervient à un moment où on parle de plus en plus de la prolongation de la transition. Des meetings soutenus et financés par certaines autorités de la transition ont même été organisés pour la circonstance.
Une idée saugrenue que les 02 formations politiques rejettent en bloc. C’est dans cette optique qu’elles ont réitéré « leur attachement au respect des engagements souscrits par les autorités de la transition devant le peuple malien et à la Communauté́ Internationale, fixant la fin de la transition au 1er trimestre de 2022 ». Pour les 02 formations politiques, le gouvernement ne doit s’en tenir à l’organisation des élections. Pour cela, les FARE et le Parena « invitent le gouvernement à actualiser le calendrier électoral conformément à cette échéance et à le publier ».
Dissociation des Assises du calendrier électoral
Le gouvernement Moctar Ouane avait publié un chronogramme en avril dernier. Le nouveau Premier ministre, Dr. Choguel K Maïga, a annoncé le 02 août dernier devant les membres du CNT, le maintien dudit calendrier. Mais la classe politique et une bonne partie des observateurs en doutent pour plusieurs raisons. Surtout que dans son Plan d’action, le chef du gouvernement ne fait pas mention du chronogramme électoral.
Cette sortie des FARE et du Parena accroît davantage la pression sur le Premier ministre. Ils estiment que le processus d’Assises Nationales de Refondation (ANR), envisagé par le Dr. Choguel K Maïga, ne doit pas être lié au calendrier des élections devant mettre fin à la transition en cours. « Les ANR doivent être organisées, non par les autorités, mais par un collègue désigné́ par les forces politiques et sociales. C’est un processus ascendant qui nécessitera plusieurs mois, visant à refonder toutes les composantes de l’État et dans le consensus et l’inclusivité́ les plus larges possibles », informe le communiqué.
Ce qui contrecarre les plans et les intentions du Premier ministre qui souhaite profiter des ANR pour prolonger son bail à la cité ministérielle, même s’il ne s’est jamais prononcé sur la question. Seulement voilà, les démarches et les prises de positions du Premier ministre ne laissent aucun doute sur sa volonté de prolonger la transition. Et puis, nous sommes en politique où on le sait, aucune action n’est posée au hasard. Surtout quand on s’appelle Dr. Choguel K Maïga, un roublard politique.
Abdrahamane SISSOKO
Source: Le Wagadu