Dans les relations tendues entre le Mali et la CEDEAO, l’on s’achemine lentement, mais surement vers un compromis. Reçu ce 1er octobre par le chef de l’État, Bah N’daw en présence du vice-président, Assimi Goïta, l’émissaire de CEDEAO, le Pr Hamidou Boly, porteur d’un message du Médiateur de la CEDEAO pour le Mali, M. Goodluck JONATHAN, a précisé que les sanctions pourraient être levées très bientôt contre notre pays au regard des avancées enregistrées. Que sont-elles ?
Selon le service de communication de la présidence, le Représentant Permanent de la CEDEAO au Mali, le Pr Hamidou BOLY, a été reçu par le Chef de l’État, SEM Bah N’DAW, en présence du Vice-président, Colonel Assimi GOITA. Le Pr BOLY était porteur d’un message du Médiateur de la CEDEAO pour le Mali, M. Goodluck JONATHAN. Il était venu remettre au Chef de l’État une lettre officielle du Médiateur relative aux mesures pour la levée des sanctions contre le Mali et lui transmettre également les messages de félicitations de la CEDEAO.
À ce sujet, l’Émissaire de la CEDEAO a indiqué que les sanctions pourraient être levées très bientôt au regard des avancées importantes notamment la nomination d’un Président et d’un Premier ministre civils à la tête de la Transition.
« On est en train de voir maintenant la Charte telle qu’elle est élaborée, comment elle va présenter l’organisation de cette transition. Les précisions vont concerner les pouvoirs du Vice-président. Nous voulons des éclaircissements à ce sujet et que les anciens dignitaires détenus soient poursuivis conformément aux normes de la justice », a précisé M. BOLY, à sa sortie d’audience à Koulouba.
On comprend aisément donc, ce qui motive alors les modifications apportées à la version initiale de la Charte et sa publication dans le journal officiel ce 1er octobre 2020.
En réalité, il nous revient que la CEDEAO a tapé du poing sur la table et la junte militaire après avoir floué son partenaire stratégique du M5-RFP, ne pouvait que se plier aux exigences de l’organisation communautaire.
Si la CEDEAO n’a pas souhaité contester la légitimité de la charte issue des journées de concertations des 10, 11 et 12 septembre au CICB, elle n’a jamais cautionné que le vice-président puisse remplacer le président de la transition en cas d’empêchement, comme l’a indiqué d’ailleurs le procureur général de la Cour suprême, dans son réquisitoire, lors de l’investiture du président du vice-président au CICB le 25 septembre 2020.
Le message semble être désormais compris par les colonels au pouvoir à Bamako qui acceptent de porter les modifications souhaitées au document avant de le publier ce 1er octobre 20202 dans le Journal officiel. Ainsi, le vice-président ne remplace plus le président en cas d’empêchement, mais il le seconde : « Article 7 : Le Président de la Transition est secondé par un Vice-président. Il est désigné suivant les mêmes conditions que ce dernier. Le Vice-président est chargé des questions de défense et de sécurité », peut-on lire dans la version officielle de la Charte.
Source: lejalon