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Transition: le PM par intérim rassure

Le Premier ministre a confié sur l’ORTM le vendredi dernier que le différend entre le Mali et la CEDEAO était un piège tendu par certains acteurs qui veulent «utiliser la frustration du Mali pour fragiliser la CEDEAO ». De même, au cours de l’entretien, il a tenté de rassurer nos compatriotes sur l’atteinte des objectifs fixés à la transition, notamment l’organisation et respect du chronogramme des élections de fin de transition.

 

Le Colonel Abdoulaye MAIGA, Premier ministre par intérim a affirmé lors d’un entretien diffusé sur l’ORTM que les objectifs du gouvernement pendant sa période transition ne changeront pas. Ils seront exécutés conformément au plan d’action gouvernemental approuvé par le Conseil national de la Transition (CNT).
« Notre volonté dans la mise en œuvre de ce PAG reste intacte et nous le ferons de manière acharnée et avec beaucoup de convictions », a assuré Abdoulaye MAIGA, ajoutant que le gouvernement a reçu l’instruction du président Assimi GOITA de tout mettre en œuvre pour réunir l’ensemble des Maliens.
Même si par ailleurs, il concède que ce n’est pas un travail facile avec une partie de la population qui doute de la marche de la Transition.
« Ne cédons pas aux démons de la division. Quand nous sommes divisés, nous sommes fragiles, nous sommes vulnérables. Quand nous sommes divisés, il est difficile d’atteindre les objectifs », a indiqué le colonel M. MAIGA.
Le cap de la Transition, a-t-il rappelé, est de mener les réformes nécessaire avant la tenue des élections.
À cet effet, deux chronogrammes ont été dévoilés en juin qui porte, d’une part, sur les réformes politiques et institutionnelles et, d’autre part, les réformes électorales.
Et l’une des innovations de ces réformes est l’instauration de l’Organe unique de gestion des élections dans un contexte de forte divergence entre le gouvernement et le CNT ; mais aussi avec certains partis politiques. En dépit de ces contraintes, la mise en place de l’AIGE est une réalité, a salué le Premier ministre par intérim.
Il est attendu de cette autorité, outre de tenir les élections moins contestées, de minimiser l’implication de l’administration publique dans le déroulement des élections. Ainsi, dans la nouvelle loi électorale, un rôle accessoire a été attribué à l’administration territoriale.
Sur le tirage au sort pour désigner des représentants de la classe politique et de la société civile au collège de l’AIGE fortement critiqué, le Premier ministre par intérim se défend que le gouvernement ne pouvait pas rester dans les discussions interminables. Ainsi, dit-il, il fallait trancher et avancer.
« La mise en place de l’AIGE ou de son fonctionnement ne constitue pas le scrutin proprement dit. Il s’agit d’un organe qui doit veiller à la crédibilité et à la bonne organisation des élections. L’œuvre humaine n’étant pas parfaite, nous avons choisi la bonne option pour notre pays qui prendra en compte les impératifs légaux et surtout les nécessite de cohésion et de consensus », a-t-il clarifié.
Quant au respect du chronogramme et au retour à l’ordre constitutionnel avec l’organisation des élections crédibles, le colonel Abdoulaye MAIGA a affirmé que le gouvernement est bien avancé et est disposé à aller vers des élections qui consacreraient la fin de la transition dans notre pays.
Puis, il a annoncé que très bientôt le comité technique qui regroupe des départements ministériels commenceront leurs travaux dans le cadre de l’organisation technique et matérielle des élections.
« Le Mali n’a jamais voulu vivre en autarcie », a-t-il déclaré sans équivoque pour aborder la question de la coopération internationale et sous régionale.
En effet, les relations entre le Mali et certains de ses partenaires sont crispées à cause des divergences. Il y a notamment la brouille avec la France avec le retrait de Barkhane, il y a également en cours l’affaire des mercenaires ivoiriens arrêtés le 10 juillet à Bamako.
Certes, ces situations existent, mais, dit-il, elles ne sauraient exprimer la volonté de rupture du Mali avec ses partenaires.
Toutefois, le Premier ministre par intérim précise que son pays s’est fixé des lignes de conduite et des principes qui doivent être respectés par tous les partenaires. Également, pour lui, la situation s’est tendue avec certains partenaires, car, a-t-il soutenu, « nous n’accepterons pas qu’ils (les partenaires) essaient de nous imposer des choses qu’eux-mêmes n’accepteraient pas qu’on leur impose ».
Par ailleurs, il a affirmé que la brouille entre le Mali et la CEDEAO était manipulée en vue d’affaiblir l’organisation sous régionale.
« Il a fallu beaucoup de sagesses de la part de nos plus autorités pour ne pas rompre avec la CEDEAO. Nous avions perçu le piège qui était tendu par certains acteurs d’utiliser la frustration du Mali pour pousser à fragiliser la CEDEAO », a révélé le Colonel Abdoulaye MAIGA.
Cependant, il a estimé qu’il était temps que la CEDEAO fasse sa mue afin d’éviter qu’elle ne soit pas encore instrumentalisée par les puissances étrangères.
Sur le dossier des 46 soldats ivoiriens, il a affirmé que cela est regrettable dans les relations entre son pays et la Côte d’Ivoire.
Sur la plainte contre la France devant le Conseil de sécurité des Nations unies, il a enfoncé les accusations contre l’ancien colon d’avoir fourni des munitions et autres appuis aux terroristes sur le territoire national.
« Nous avons d’autres preuves qui seront présentées à la suite de la session spéciale du Conseil de sécurité de l’ONU que nous appelons de tous nos vœux. C’est très important que la communauté internationale découvre comment un État membre du Conseil de sécurité se comporte. Il faut qu’on nous donne l’occasion de présenter les preuves qui incriminent la France », a-t-il indiqué, ajoutant que le Mali ferait tout pour que cette réunion ait lieu.

PAR SIKOU BAH

Source : Info-Matin

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