Cette frange de la classe politique n’est pas non plus pour l’organisation des Assises nationales de la refondation et la création d’un organe unique de gestion des élections
Les responsables du Cadre d’échange des partis et regroupements de partis politiques pour une Transition réussie au Mali ont organisé hier une conférence de presse au Mémorial Modibo Keïta, au cours de laquelle ils ont réaffirmé leur attachement au respect du délai de la Transition fixé à 18 mois. Les principaux conférenciers étaient Dr Bokary Tréta de l’Alliance Ensemble pour le Mali (EPM), Pr Tiémoko Sangaré de l’Adema-PASJ (Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice), Me Kassoum Tapo du Mouvement pour la refondation du Mali (Morema) et El Hadji Baba Haïdara dit Sandy de l’Union malienne du Rassemblement démocratique africain (l’UM-RDA).
Cette rencontre intervient quelques jours après la déclaration du Premier ministre sur des médias étrangers relative à un éventuel «report de la date des élections générales». Pour les conférenciers, le non-respect du délai de 18 mois imparti à la Transition contenu dans l’article 22 de la charte en sera l’échec des autorités. «Elles en assumeront toutes les conséquences», a averti Dr Bokary Tréta. Le type d’organe unique de gestion des élections envisagé au «forceps» par le chef du gouvernement a été aussi rejeté par le Cadre d’échange.
En lieu et place, les orateurs ont demandé de prendre en compte les recommandations des ateliers organisés par le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Il s’agit en substance du maintien des structures actuelles de gestion des élections avec le renforcement de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).
En outre, Dr Bokary Tréta et ses camarades estiment que l’organisation des Assises nationales de la refondation est «coûteuse» et «inopportune». Les leaders du Cadre d’échange ont, par ailleurs, trouvé le discours du Premier ministre, tenu le 24 septembre à la tribune de la 76è assemblée générale des Nations unies, peu «diplomatique» et «conflictuel». « Nous nous inquiétons de la démarche ainsi entreprise par le Premier ministre», ont-t-il dit.
Les animateurs de la conférence de presse ont rappelé aux autorités leurs engagements à respecter la durée de la Transition. Ils ont réaffirmé leur soutien à la lutte contre l’impunité et la corruption. Avant de demander «à la justice d’agir en toute impartialité et dans le respect des droits de toutes les parties». Le Cadre d’échange a, enfin, salué la communauté internationale pour ses efforts aux côtés du Mali et des pays du Sahel dans la lutte contre le terrorisme.
Bembablin DOUMBIA
Source : L’ESSOR