Le Cadre d’échanges des partis et regroupements politiques pour une transition réussie est de nouveau monté au créneau le 19 mars 2022 pour réitérer ses exigences vis-à-vis de la suite de la transition. Entretien avec son Président, Dr. Modibo Soumaré.
Vous exigez la mise en place d’une nouvelle transition à compter du 25 mars 2022. Pensez-vous que cela soit possible ?
Je pense que ce qui n’est pas possible c’est de continuer comme ça. Tout le monde est conscient qu’il va falloir mettre quelque chose d’autre en place pour régler les problèmes du pays. Les textes sont clairs : à partir du 25 mars il va falloir mettre en place une transition consensuelle qui nous permette de sortir rapidement de cette situation chaotique. Aujourd’hui, nous avons une certaine forme de gouvernance qui crée plus de problèmes qu’elle n’en résout.
Que prévoyez-vous après cette date?
Le Cadre a déjà fait des propositions qui permettent aujourd’hui, non seulement de lever l’embargo, mais aussi de mettre les Maliens autour d’une table, d’en associer le maximum à la gestion du pays et d’organiser des élections transparentes et crédibles pour sortir du vide constitutionnel. Nous osons encore croire que nos propositions seront prises en compte et espérons qu’un terrain d’entente sera trouvé entre les autorités de la transition, la classe politique et la CEDEAO. L’interlocuteur n’est pas que la CEDEAO, on ne peut pas résoudre les problèmes des Maliens sans les Maliens.
Avec les nouvelles propositions du gouvernement et de la CEDEAO, quel compromis vous parait acceptable ?
Au début de la transition, 18 mois avaient été fixés. Je pense raisonnablement qu’après ces 18 mois, on ne peut pas proposer 24 mois de prolongation. C’est difficile à défendre. Si les prolongations sont plus longues que le temps réglementaire, il faut se poser des questions. Nous pensons que 9 ou 10 mois suffisent largement pour organiser des élections et sortir de cette crise.
Le Cadre participera-t-il à un gouvernement d’ouverture si le Premier ministre actuel est maintenu ?
Nous ne sommes pas dans le maximalisme. Nous sommes pour les compromis, mais pas pour les compromissions. Aujourd’hui nous ne sommes pas partants pour toute voie qui aggrave la crise. Mais nous ne préjugeons de rien et nous ne personnalisons pas le débat. Nous préférons que les uns et les autres tirent les enseignements des échecs. Quand on fixe des objectifs précis et qu’ils ne sont pas atteints, celui qui est chargé de l’atteinte de ces objectifs doit s’interroger sur l’efficacité de la trajectoire adoptée. Nous pensons donc qu’il va falloir faire le diagnostic et trouver les remèdes nécessaires pour sortir de ce chaos.
Propos recueillis par Mohamed Kenouvi
Source : Journal du Mali