Dans un contexte marqué par la lutte acharnée contre le terrorisme dans la région du Sahel, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont franchi une étape historique en annonçant la création d’une force conjointe de 5000 hommes. Cette initiative, fruit de la coopération au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), a été confirmée par le ministre de la Défense du Niger, le Général Salifou Mody, lors d’une interview accordée à la télévision nationale du Niger, le mardi 21 janvier 2025.
Une vision commune pour une lutte coordonnée contre le terrorisme
Bamada.net-Selon le Général Salifou Mody, les chefs d’État-Major des trois pays ont déjà finalisé la planification opérationnelle de cette force. « C’est une question de semaine pour que cette force soit visible sur le terrain », a-t-il déclaré. Cette force sera dotée d’équipements modernes, notamment des moyens aériens, terrestres, et de renseignement, ainsi que d’un système de coordination efficace. L’objectif principal est de lutter de manière coordonnée et décisive contre les groupes armés terroristes qui opèrent dans la région.
À Lire Aussi :
Retrait des pays membres de l’AES de la CEDEAO : Six mois pour revoir leur position
Cette initiative s’inscrit dans une dynamique d’intégration des forces armées des trois pays membres de l’AES, qui collaborent déjà sur le terrain pour mener des opérations conjointes contre les groupes terroristes. Le renforcement de cette coopération témoigne de la volonté des États du Sahel de prendre leur destin en main en matière de sécurité.
Soutien et encouragements de Moussa Mara
En réaction à cette annonce, l’ancien Premier ministre du Mali, Moussa Mara, a exprimé son soutien et ses félicitations aux dirigeants des trois pays. Dans une publication sur sa page Facebook officielle, il a salué cette décision comme étant « un pas historique vers une plus grande intégration de nos forces armées et de sécurité ».
Il a également encouragé les autorités à poursuivre dans cette voie en augmentant progressivement les effectifs et les moyens alloués à cette force. Moussa Mara a exprimé l’espoir que cette initiative aboutira, à terme, à la création d’une armée unique qui constituera le pilier d’une confédération et, plus tard, d’une fédération des États du Sahel.
Une force conjointe pour répondre à une menace commune
La mise en place de cette force conjointe de 5000 hommes est une réponse directe aux défis sécuritaires auxquels sont confrontés les trois pays de l’AES. Depuis des années, le Sahel est le théâtre d’attaques terroristes récurrentes, de conflits communautaires et de trafics illicites. Ces menaces transfrontalières nécessitent une approche régionale et une collaboration renforcée entre les États.
En unissant leurs forces, le Burkina Faso, le Mali et le Niger entendent créer une synergie qui permettra non seulement de repousser les attaques terroristes, mais aussi de stabiliser durablement leurs territoires. Cette coopération militaire s’inscrit également dans une stratégie plus large visant à restaurer l’autorité de l’État dans les zones affectées par l’insécurité.
Perspectives d’avenir
La décision de créer une force conjointe représente une avancée significative pour l’AES, mais elle n’est qu’une étape dans un processus de long terme. Pour que cette initiative porte ses fruits, il sera crucial de garantir un financement durable, une formation adaptée des troupes et une collaboration étroite avec les populations locales.
Le succès de cette force conjointe pourrait inspirer d’autres pays de la sous-région à rejoindre l’AES ou à établir des partenariats similaires. L’idée d’une armée unique pour le Sahel, évoquée par Moussa Mara, reste une ambition audacieuse qui pourrait redéfinir les relations entre les États de la région et renforcer leur souveraineté face aux défis globaux.
À Lire Aussi : L’AES juge « irréversible » son retrait de la CEDEAO
La création d’une force conjointe de 5000 hommes par le Burkina Faso, le Mali et le Niger marque une étape décisive dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. En démontrant leur volonté de coopérer pour faire face à des menaces communes, les trois pays envoient un message fort de solidarité et d’unité. Cette initiative, soutenue par des figures politiques comme Moussa Mara, pourrait être le prélude à une intégration plus poussée des États du Sahel et, à terme, à la création d’une armée unique pour la région.
NB : Toute reproduction, intégrale ou partielle, sans une autorisation explicite de notre part est strictement interdite. Cette action constitue une violation de nos droits d’auteur, et nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour faire respecter ces droits.
Ladji Djiga Sidibé
Source: Bamada.net