Au regard des premières nominations de ses plus proches collaborateurs à la Primature, la question mérite d’être posée. Et, au rythme où vont les choses, le M5-RFP et ses principaux animateurs n’auront que leurs yeux pour pleurer, parce qu’ils n’auront aucun levier pour provoquer le changement tant souhaité pour lequel, ils se sont battus.
Quatre jours après sa nomination à la Primature pour le compte du M5-RFP, le 11 juin 2021, le Premier acte administratif de Choguel K. Maïga, a consisté à la prise d’un décret portant nomination de Conseillers spéciaux.
Et, sur les quatre Conseillers spéciaux nommés ce jour-là, selon nos informations, à part Souleymane Koné, aucun d’entre eux n’est connu comme ayant officiellement mouillé le maillot au M5-RFP. Et, plus grave, le nouveau Premier Ministre a eu le reflexe d’aller chercher un de ses compagnons du MPR, en la personne de Oumar Kanouté, comme si dans son combat à la tête du M5-RFP, il n’avait jamais eu de collaborateurs qui pourraient l’accompagner pour réussir la transition.
Et, 6 jours après la nomination de Oumar Kanouté du MPR, le 17 juin 2021, dans un décret Choguel K. Maïga fait appel à Issiaka Ahmadou SINGARE, Professeur de l’Enseignement supérieur, et cacique de l’UDPM et du MPR, pour venir diriger son Cabinet à la Primature.
Et, cette nomination du Directeur de Cabinet du Premier ministre, avec rang de ministre, qui a poussé des militants du M5-RFP et non des moindres à se poser la question de savoir si l’ex-junte militaire a confié la Primature au M5-RFP ou au MPR de Choguel K. Maïga.
Avec le ton déjà donné, ils s’inquiètent du fait que Choguel K. Maïga ne profite pas de sa position à la Primature pour caser les militants de son parti, au détriment des autres maliens.
« Nous nous sommes battus pour un changement de Gouvernance. Et, au M5-RFP, nous avons une vision du nouveau Mali que nous voulons, mais au rythme où vont les choses, nous avons vraiment peur que notre objectif ne soit atteint », nous a indiqué un militant du M5-RFP, sous le couvert de l’anonymat.
Partant de la possibilité que le changement tant prôné n’ait pas la même définition pour le M5-RFP et l’ex-junte militaire, il a indiqué qu’il aurait fallu que le M5-RFP se donne d’abord les moyens d’avoir un accord minimum avec les militaires qui détiennent la réalité du pouvoir, pour espérer satisfaire la demande populaire de changement.
« Et, absence de cet accord minimum, la grande majorité du M5-RFP risque d’être flouée à l’arrivée par ses leaders qui se sont jetés sur les postes sans trop de réflexions », a-t-il conclu. Wait and see. L’avenir nous édifiera.
Assane Koné