Les responsables de l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali (OBSERVATOIRE) étaient face à la presse, le samedi 23 juillet 2022, pour attirer l’attention des autorités de la Transition et de l’opinion nationale et internationale sur l’impérieuse nécessité́ d’accélérer le processus des reformes et de recentrer les actions prioritaires autour du rétablissement de la sécurité́ et de l’organisation d’élections pour le retour à un ordre constitutionnel. Cette conférence de presse était animée par Dr. Ibrahima Sangho, Président de l’Observatoire, en présence des autres membres de la plateforme composée de 36 Organisations Non Gouvernementales (ONG) et d’Associations de la société civile.
Selon le conférencier, Dr. Ibrahima Sangho, l’Observatoire continue d’attirer l’attention des autorités de la Transition et de l’opinion nationale et internationale sur l’impérieuse nécessité́ d’accélérer le processus des reformes et de recentrer les actions prioritaires autour du rétablissement de la sécurité́ et de l’organisation d’élections pour le retour à un ordre constitutionnel. Ainsi, pour une transition apaisée et inclusive, l’Observatoire recommande à la société civile, aux partis politiques et aux institutions de la transition à mettre en œuvre une stratégie d’éducation civique afin d’informer et de sensibiliser les citoyennes et les citoyens sur les réformes à entreprendre et les étapes de la transition démocratique. Par la voix de son président, l’Observatoire demande aux Partenaires bi et multilatéraux d’accompagner fortement et directement l’ensemble des acteurs qui œuvrent pour une transition réussie au Mali. Pour des élections crédibles qui inspirent confiance à toutes les parties prenantes, l’Observatoire recommande aux autorités de la transition à consacrer la création de l’Autorité Indépendante de Gestion des Élections (AIGE) dans la Constitution; à revoir le délai entre les deux tours de l’élection présidentielle afin que le contentieux électoral soit vidé à temps et permettre aux candidats du second tour de battre campagne ; à intégrer les débats entre les candidats à l’élection présidentielle (premier et deuxième tours), pour permettre aux électeurs de mieux connaître les contenus des projets de société des candidats ; à créer les circonscriptions électorales des nouvelles régions pour leur permettre de prendre part aux élections de fin de transition ; à augmenter le nombre actuel de 147 députés déterminés suivant le recensement administratif de 1996, en prenant en compte les chiffres du dernier recensement de la population ; à revoir les attributions de la Cour Constitutionnelle, en lui enlevant la proclamation des résultats définitifs des élections présidentielle et législatives. Pour une meilleure gouvernance après la transition, l’Observatoire invite les autorités à consacrer un organe unique de régulation de la communication au Mali en mettant fin au bicéphalisme avec la présence de la Haute Autorité de la Communication (HAC) et le Comité National de l’Égal Accès aux Médias d’État (CNEAME) ; à revoir les modalités de désignation des membres de la Cour Constitutionnelle afin de réduire les risques de contrôle des membres par le pouvoir exécutif, comme c’est le cas actuellement ; à relire les attributions de la Cour constitutionnelle ; et à supprimer la simple participation (15%) aux élections dans les critères de l’aide publique aux partis politiques pour les inciter à faire face à leurs objectifs de création à savoir la conquête et l’exercice du pouvoir. Répondant aux questions des journalistes, Dr. Ibrahima Sangho a fait savoir que la société civile opte pour l’appel à candidature dans le cadre du choix de ses représentants au sein de l’AIGE.
Aguibou Sogodogo