Les responsables de la Synergie 22 des Organisations de la société civile du Mali étaient face à la presse, le samedi 19 février 2022, à la Maison de la Presse du Mali (Bamako) pour recommander aux autorités de la Transition l’instauration d’un dialogue avec les acteurs politiques. Selon ces 43 organisations de la société civile, le projet de révision de la charte de la Transition ne spécifie aucun délai pour la prolongation de la transition. «Aujourd’hui, les Maliens ont besoin de savoir quelle durée sera introduite dans la charte de la transition. Nous avons ce droit à l’information pour dire voici la durée que va comporter la charte de la transition. Est-ce que c’est 6 mois, 9 mois, 12 mois, c’est 5 ans ?…la durée de la transition doit être connue de tout le monde, c’est un exercice de transparence auquel le gouvernement et le CNT (Conseil national de transition) doivent se soumettre », a souligné Dr. Ibrahima Sangho, porte-parole de la Synergie 22.
Cette conférence de presse était principalement animée par Dr. Ibrahima Sangho de l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali, en présence de Abdoulaye Guindo de DONIBLOG (Communauté des Bloggeurs du Mali) ; Lassine Diarra du CONSORTIUM ELE-Citoyenneté Droits Humains Inclusifs et d’autres personnalités. Dans la déclaration liminaire lue par le conférencier, Dr. Ibrahima Sangho, la Synergie 22 prône l’ouverture d’un dialogue politique.
Sur la crise entre le Mali et la CEDEAO, la Synergie 22 dit suivre avec préoccupation les affres des sanctions prises par la CEDEAO et l’UEMOA sur les populations maliennes. « Sur le processus de la Transition, la Synergie 22 a suivi la convocation d’une session extraordinaire du CNT, le 04 février 2022, par le Président de la République autour, entre autres des projets de loi portant révision de la charte de la transition, relecture de la loi électorale et celui portant création de la police territoriale.
La Synergie 22 a constaté le retrait des autres projets de loi de l’agenda du CNT à l’exception du projet de révision de la charte de la Transition qui, du reste, ne spécifie aucun délai pour la prolongation », a déploré le conférencier, Dr. Ibrahima Sangho.
Sur la situation politique, la Synergie a noté la déclaration, en date du 16 février, du Cadre d’échange des partis politiques pour une transition réussie par rapport à la poursuite de la transition au-delà du 25 mars 2022, qui marque la fin des 18 mois inscrits dans la Charte du 12 septembre 2020.
Par rapport à la sécurité des personnes et leurs biens, la Synergie a salué les avancées significatives dans la lutte contre le terrorisme. Elle félicite les autorités de la transition pour leurs efforts dans la lutte contre l’insécurité à travers la neutralisation de « deux cents huit terroristes par les Forces armées maliennes (FAMa), du 25 décembre 2021 à ce jour ».
Concernant la protection des droits de l’Homme, la Synergie a salué les actions engagées par les autorités dans le cadre de la protection des personnes marginalisées, notamment celles dites « esclaves par ascendance » dans la région de Kayes. « Toutefois, la Synergie a relevé une augmentation d’appels et de menaces de violences sur les réseaux sociaux par certains citoyens, dont la concrétisation constituerait des abus des droits de l’Homme. Elle a aussi constaté une restriction des libertés de mouvement des citoyens et de certains acteurs politiques du pays », a évoqué le conférencier, Dr. Ibrahima Sangho.
Par ailleurs, la Synergie rappelle aux autorités de la transition l’impérieuse nécessité de respecter les Normes et Conventions internationales. Au regard de tout ce qui précède, la Synergie 22 recommande aux autorités de la Transition : que le dialogue avec les acteurs politiques soit instauré ; que le dialogue avec la CEDEAO soit effectif ; que le retour à la normalité constitutionnelle soit une préoccupation majeure partagée ; qu’un chronogramme consensuel clair, précis et réaliste soit publié pour définir les élections nécessaires de fin de transition ; que la publication en ligne des résultats des scrutins, par centres et bureaux de vote, au fur et à mesure de la proclamation des résultats, soit intégrée dans la Loi électorale ; que les droits de l’Homme soient observés dans le cadre de l’action publique.
Fidèle à sa mission de veille citoyenne et d’alerte, la Synergie 22 affirme qu’elle reste engagée pour une transition réussie au Mali, qui met en avant un large consensus politique autour de la durée et des missions principales à mener. Répondant aux questions des journalistes, le conférencier a invité les autorités à préciser le délai de la transition dans la charte de la transition. « Aujourd’hui, les Maliens ont besoin de savoir quelle durée sera introduite dans la charte de la transition. Nous avons ce droit à l’information pour dire voici la durée que va comporter la charte de la transition. Est-ce que c’est 6 mois, 9 mois, 12 mois, c’est 5 ans ? Pour qu’on ait la durée, il faut d’abord un dialogue politique…la durée de la transition doit être connue de tout le monde, c’est un exercice de transparence auquel le gouvernement et le CNT doivent se soumettre », a conclu le conférencier, Dr. Ibrahima Sangho.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain