Deuxième producteur de riz en Afrique de l’Ouest, le Mali est aussi un grand consommateur de cette céréale, la base de l’alimentation d’une grande partie de la population. Même si sa culture occupe des milliers de femmes dans la Zone Office du Niger, d’importantes difficultés les empêchent d’améliorer leurs conditions de vie à travers cette production.
Environ 190 000 exploitations familiales travaillent dans le domaine de la riziculture selon l’INSTAT. À M’bewani et Molodo, dans la Zone Office du Niger, les femmes qui évoluent dans le domaine font essentiellement du riz blanc et du riz étuvé.
Pour les techniques de transformation du riz étuvé, ALPHALOG est l’une des ONG qui, à travers le projet PARIZON, appuie les groupements pour la mise en œuvre correcte des outils de gestion et la mise en relation avec les commerçants pour faciliter l’écoulement du produit.
De façon générale, dans la zone, les difficultés se résument à l’accès à la terre. Dans la Zone Office, le principe est l’octroi de terre aux chefs de famille. Les femmes chefs de ménages étant rares, elles se trouvent donc exclues. Souvent elles n’ont que la possibilité de cultiver en contre-saison, après les hommes, ou de se contenter de terres peu adaptées aux types de productions innovants. Par ailleurs, l’accès aux intrants est souvent conditionné aux financements des institutions de microfinance, ce qui n’est pas tout le temps automatique, précise M. Sogoba, superviseur de l’ONG pour Molodo. Pour le riz étuvé, la principale difficulté réside dans la commercialisation.
Accompagner les actrices
Malgré l’existence de la nouvelle loi sur le foncier agricole, qui prévoit l’octroi de 10% des terres aménagées aux femmes et aux jeunes, la quête est permanente. Des réalités partagées par les 2 157 femmes que l’ONG ADEC appuie dans la zone de M’Bewani. L’organisation des transformatrices réunit environ 200 femmes à travers le Mali, dont une cinquantaine à Bamako. Elles transforment une vingtaine de produits dérivés du riz, de la farine améliorée pour les enfants aux croquettes en passant par les jus composés de riz et de fruits. Elles tentent de convaincre davantage de consommateurs pour créer plus de valeur ajoutée et envisagent d’améliorer leurs connaissances, notamment dans technologies de production. « Les productrices et les transformatrices ont les mêmes problèmes, mais les dernières souffrent en plus de l’absence d’unités pour leurs activités », explique Madame Coulibaly, Mariam Keita, Présidente du Regroupement des transformatrices de Bamako.
Fatoumata Maguiraga
Chiffres
Molodo
Groupements de femmes : 19
Femmes encadrées : 1 518
Maraîchage et étuvage : 747
Production moyenne : 10 tonnes de riz
Source : journaldumali