Du jeudi au dimanche, des manifestations ont été enregistrées dans plusieurs pays majoritairement musulmans avec pour dessein d’influencer les décisions du président américain. Celui-ci doit procéder aujourd’hui au transfert de son ambassade de Tel-Aviv (ex-capitale de la Palestine) à Jérusalem (nouvelle capitale de la Palestine).
En Indonésie aussi bien qu’en Jordanie, les manifestations se sont multipliées dans le but de décrier ce transfert. En Indonésie, il est hors question de reconnaitre Jérusalem comme la capitale d’Israël a posteriori y aménager l’ambassade américaine. Réunis dans un parc, les manifestants tenaient entre les mains des drapeaux palestiniens et des banderoles pour montrer tout leur mécontentement. Les manifestants ont reçu les encouragements de leur président, Joko Widodo, qui affirme tout son soutien à son peuple dans ce combat : « Avec le peuple indonésien, nous continuerons à lutter aux côtés des Palestiniens. La Palestine sera toujours au centre de la diplomatie de l’Indonésie. »
En Jordanie, les tensions montent. Parents et enfants sont au rendez-vous. Les enfants sont mêlés au mouvement afin d’assurer la pérennité de ce combat. C’est ce qu’explique un parent, Ahmad : « Je leur [enfants] dis que nous devons faire quelque chose pour récupérer Jérusalem, je les sensibilise à cela alors qu’ils grandissent. Ils me disent qu’ils vont se battre : la guerre…oui, je la soutiens ! » De son côté, Nourredine, un enfant de 14 ans, dixit : « Jérusalem est une ville pour les musulmans. Autant que je sache, Trump n’est pas musulman. Nous ne disons pas que Jérusalem est uniquement pour les Arabes et les Palestiniens, non : c’est une ville pour tous les musulmans du monde. Mais elle n’appartient pas à Donald Trump ! »
Malgré ces nombreuses manifestations, le milliardaire américain se tait . Aucune réaction n’a été entendue de sa part durant le week-end. Or, les manifestants attendent de lui qu’il renonce à sa décision, qu’il écoute la voix des « sans-voix », les voix assourdissantes, qu’il laisse les choses telles qu’il les ait trouvées.
Son indifférence n’est pas étonnante si nous savons que depuis le début de cette affaire en décembre dernier, des voix se sont levées pour demander au républicain américain de surseoir comme ses prédécesseurs à ce projet. Depuis ce temps, il n y a eu aucune accalmie dans cette zone palestinienne. Tout se passe comme si Trump a mis le feu à la poudre. Il convient également de noter que cette décision constitue une promesse de campagne de Trump qu’il tente de réaliser par tous les moyens.
Rappelons que ce transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem est une décision qui ne date pas de Trump. Tous les autres ont su faire leur mandat en faisant fi de ladite décision que le Locataire de la Maison-Blanche tente vaille que vaille à concrétiser. Cette décision prise le 6 décembre dernier répond à une loi votée par le Congrès américain en 1995. Il s’agit du « Jerusalem Embassy Act ».
Notons également qu’en 1947, les Nations unies avaient prévu un plan de partage dans cette zone afin de mettre un terme aux conflits existants. Ce plan prévoyait la division de la Palestine en trois parties distinctes : un État juif, un État arabe et Jérusalem qui avait un statut particulier et administré par les Nations Unies. Nous savons que ce plan de partition va conduire à une guerre entre États arabes et israéliens en 1948 lors de la proclamation de l’État d’Israël.
Après toutes ces observations, il convient de faire remarquer que ce n’est pas fortuit si le républicain américain s’entête sur cette décision sachant qu’elle menace la paix dans certaines zones et sachant également qu’elle viole des droits internationaux. Il a sûrement des intérêts cachés à rechercher. Selon certaines sources, la majorité de l’électorat de Trump vient de cette zone de Jérusalem. Ce qui aurait eu une incidence sur sa prise de position.
Toutefois, c’est ce lundi 14 mai 2018 que le président américain devra procéder au transfert de l’Ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem. Elle rompra ainsi avec des décennies de diplomatie américaine. Trump mettra ainsi à l’eau des décennies d’accord international.
Donald Trump doit sortir de son entêtement et suivre les autres dans leur mouvement. Il ne peut plus continuer à vivre dans la solitude dans son coin et continuer à menacer la quiétude d’autres contrées.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays