Dans un post sur sa page Facebook, en date du mercredi 6 février 2019, intitulé «Pour mieux faire», l’ancien leader estudiantin, Mahamane MARIKO, non moins président du parti CRAJ Faso-nyèta, tacle le Premier ministre Soumeylou Boubey MAÏGA, sur sa décision de réduire le train de vie de l’Etat.
Selon lui, les premières mesures prises, pour ce faire, font craindre une simple déclaration politicienne teintée de relent populiste et pompeux. Nous propos ici l’intégralité de son message…
«On serait tenté de saluer l’annonce faite par les plus hautes autorités, concernant sa volonté de réduire le train de vie de l’Etat, compte tenu du contexte socio-économique très difficile.
Mais les premières mesures prises, pour ce faire, font craindre une simple déclaration politicienne teintée de relent populiste et pompeux.
Nos populations souffrent du manque des services sociaux de base en général sur l’ensemble du territoire. Sans oublier les revendications légitimes des enseignants qui de plus en plus paralysent les écoles publiques et la grave crise d’insécurité généralisée.
Il est difficile de comprendre qu’au même moment la grande taille du Gouvernement empêche de le loger à la Cité administrative.
Ce qui pousse l’Etat à contracter des baux pour recaser certaines structures (véritable source d’hémorragie financière).
Dans une situation normale, un Président de la République doit et peut bien se prévaloir d’un avion de commandement. Aujourd’hui notre pays bat les ailes presque dans tous les domaines.
D’où l’acquisition et l’entretien d’un tel avion présidentiel est un joyau de trop (renoncer serait un bon exemple).
L’Etat malien injecte des milliards de nos francs au nom d’une aide publique discriminatoire à certains partis politiques. Malheureusement, peu de ces aides sont dédiées à l’encadrement, à la formation militante ou citoyenne des responsables et membres de la plupart de ces partis bénéficiaires.
Que dire des milliards destinés à l’entretien maquillé ou complaisant d’un certain statut de chef de file de l’Opposition.
La prorogation du mandat des députés de l’Assemblée nationale est une autre trouvaille de rallonger les dépenses publiques pour d’ailleurs un fait non indispensable.
A cela, il faut ajouter les charges que supportent l’Etat dans les frais de communications téléphoniques, les achats des véhicules et leurs entretiens.
L’on est également en droit de se poser la question, pourquoi la volonté d’ériger une deuxième Chambre (Sénat) pour un Etat qui cherche à réduire considérablement ses dépenses non essentielles ?
De nos jours, au nom du patriotisme dont chacun semble se prévaloir, c’est la bonne occasion de mobiliser ces fonds pour la prise en charge de : certaines revendications (l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants et des élèves ; l’adduction d’eau potable ; la construction d’infrastructures d’éducation ou de santé adéquates dans certains quartiers et villages ; le recrutement des jeunes cadres et agents au compte de l’Etat et des collectivités décentralisées, l’accompagnement des initiatives privées, le renforcement de la capacité opérationnelle des forces de sécurité, etc.) des volets sociaux (les déplacés du Nord et du Centre, des blessés militaires et civils de la crise souvent pour des évacuations sanitaires, etc.).
Il semble essentiel de tenir compte de certaines de ces recommandations pour mieux faire au moins pour les cinq prochaines années.
C’est à ce prix exemplaire que tous doivent accepter de consentir des sacrifices pour soulager la mère Patrie qui a trop souffert», peut-on lire sur sa page Facebook.
Par Abdoulaye OUATTARA
Info-matin