Il n’y a pas de système politique universel qui doit être appliqué partout dans son intégralité. Les systèmes politiques occidentaux que l’on essaie d’appliquer textuellement en Afrique et de façon mécanique, n’ont pas prospéré et c’est une erreur politique.
Tout système politique doit être une source d’inspiration. Après la chute de la monarchie absolue en Angleterre, ce pays a beaucoup inspiré par exemple l’Amérique et la France, et la monarchie parlementaire anglaise est devenue un modèle pour les philosophes de Lumières.
Par ailleurs, les américains ont adapté le système britannique aux réalités et traditions américaines. Ils ont transposé dans une forme républicaine la monarchie anglaise du 18ème siècle, qui a beaucoup inspiré Montesquieu. Et la France s’est beaucoup inspirée de la monarchie parlementaire anglaise du 19ème siècle qu’elle a aussi transposée dans une forme républicaine. Mais c’est par la pratique que l’Amérique et la France ont pu améliorer leurs systèmes politiques respectifs et renforcer la démocratie dans le respect du contexte local.
Pour sa part, la France avait pratiqué un régime parlementaire classique avant la cinquième République. Mais depuis 1958 et la réforme constitutionnelle de 1962 elle a un régime politique qui est la combinaison d’un régime parlementaire et d’un régime présidentiel. C’est un régime mixte ou semi-présidentiel. Le chef de l’État français a des pouvoirs que ne possède pas un chef de l’État parlementaire normal.
Donc, chaque pays a son histoire et ses traditions culturelles qui influencent énormément les comportements politiques. Aux États-Unis, la religion a joué un grand rôle dans le développement de la nation, quand on sait que des européens avaient fui leur patrie d’origine pour venir pratiquer leur religion en Amérique. La religion a également servi à fonder, dans ce pays, le libéralisme politique, qui donne aussi le droit de pratiquer la religion de son choix.
De manière générale, le système politique occidental, qui doit être une source d’inspiration, ne doit être appliqué dans son intégralité dans nos États, puisque l’Afrique et l’occident n’ont pas eu la même histoire, les mêmes traditions culturelles ou réalités économiques et sociales.
Cependant, c’est ce que l’ancien président français, François Mitterrand n’a pas voulu respecter et à la conférence de La Baule, en juin 1990, il a subordonné l’aide française à l’introduction du multipartisme en Afrique.” La France liera tout son effort de contribution aux efforts qui seront accomplis pour aller vers plus de liberté”, a-t-il dit à l’endroit des chefs d’État africains. Et il semble convaincu de pouvoir exporter comme une marchandise la démocratie du type occidental en Afrique. Mais l’ancien président malien, Moussa Traoré, n’a pas hésité de lui dire que “la démocratie ne saurait être une camisole de force qu’on impose à des États souverains “. Selon Moussa Traoré, la démocratie malienne doit s’inspirer de nos valeurs culturelles ou ancestrales.