Tombouctou, 07 septembre (AMAP) Les forces de l’ordre ont dispersé, vendredi, à Tombouctou des manifestations de deux groupes de jeunes de la ville qui protestaient pour la reprise des travaux de la route Tombouctou-Goma Koura et contre l’insécurité, a constaté l’AMAP.
Spontanément, les jeunes du « Collectif Tombouctou réclame ses droits » et du « cadre de concertation et d’action pour Tombouctou » dont trois des meneurs ont été arrêtés, en guise de protestation, ont organisé une marche avec barricades. Ils ont aussi enflammé des pneus sur les grands axes de la ville. Informé de la situation, le gouverneur, Koïna Ag Ahmadou, a instruit, aussitôt, que les jeunes soient libérés. Le gouverneur a accepté que les jeunes lisent et lui remettent une copie de leur déclaration. C’est après que le gouverneur a pu rentrer.
Ces groupes ont barricadé l’entrée de la ville par Kabara et la sortie par la route de Goundam. Au matin, seule la route menant à l’aéroport était fermée, empêchant tout mouvement de l’opération Barkhane, la Mission intégrée et multidimensionnel des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et les travailleurs de l’aéroport.
Des sources ont rapporté que tous les passagers ont été bloqués. La route de Goundam a été libérée. L’aile dure de ces mouvements compte tenir sa position jusqu’à l’obtention de réponse positive.
Les modérés ont organisé un meeting d’information devant la mairie. En plus des rencontres avec les différents jeunes, le gouverneur Koïna Ag Ahmadou a rencontré, autour de la question, les imams, les chefs de quartier, les notabilités, la société civile pour ramener les deux groupes de manifestants à la raison.
Les négociations sont en cours pour dénouer cette situation qui a été beaucoup attisée par les réseaux sociaux dont certains ont rapporté des faits non vérifiés.
Dans une déclaration lue par le porte-parole d’un des groupes de jeunes, Ibrahim Adiawiakoye, il est écrit : « C’est avec stupeur que les populations de la ville et de la Région ont appris des propos attribués au Premier ministre, par le journaliste Malick Konaté, qu’il aurait prononcés lors de sa rencontre avec le collectif de Sirako, la semaine dernière. La non réaction du Premier ministre Boubou Cissé est interprétée, par nous populations de Tombouctou, comme un manque de respect à notre égard ».
Les jeunes, qui, dans le même document, demandent « des excuses pour les braves populations de la Région », veulent savoir la date de la reprise des travaux de la route Tombouctou-Goma Koura, la politique du gouvernement pour protéger les personnes et leurs biens, la date du retour des services financiers de l’Etat.
Le gouverneur avait convoqué, le 3 septembre 2019, le collectif pour comprendre leurs griefs et calmer les ardeurs. Pendant ce temps, un autre groupe appelé « Cadre de concertation et d’action pour Tombouctou » a marché dans la ville.
Les jeunes ont fermé le commerce et ont fait observer une journée ville morte. Ce deuxième groupe a terminé sa marche devant les locaux du gouvernorat. Devant le gouverneur, le porte parole, Mahamane Elhaj Touré, a dit que le groupe considère que « le développement de la Région de Tombouctou n’est pas une priorité pour l’Etat malien ».
Ce groupe demande « une rencontre à Tombouctou entre le Chef du gouvernement et toutes les forces vives de la Région le PM, la reprise des travaux de la route Tombouctou-Goma Koura et, en dernier point, la construction de la route Tombouctou-Kabara et Kabara-Koriomé ».
Le gouverneur a trouvé que les revendications des deux groupes sont les mêmes. Il leur a demandé de parler d’une seule voix pour que leurs demandes rencontrent un seul interlocuteur pour dissiper la tension. Il leur a demandé « du temps pour échanger avec le commandement, au plus haut niveau, sur leurs doléances afin de leur apporter des réponses claires ».
MS/MD (AMAP)