Conscients du danger que représentent la stagnation des eaux dans les rues et l’accumulation des ordures, des jeunes volontaires dans le quartier Sankoré secteur Tacaboundou ont initié une opération d’assainissement de leur cadre de vie. Ils ont curé les canaux de drainage des eaux usées et de pluie et acheminé les ordures en dehors de la ville. Le service local du Développement social et de l’économie solidaire sensibilise aussi les populations à dormir sous les moustiquaires pour se protéger contre le paludisme qui reste l’une des principales causes de consultation dans les établissements de soins.
Il faut rappeler que la ville de Tombouctou a été bien arrosée ces derniers temps par des pluies diluviennes. En conséquence, les eaux stagnent un peu partout, rendant difficile la circulation des engins voire des personnes. Des déchets solides et liquides jonchent les rues et autres places publiques. Les marchés de Yoboutawo, Yobouber, la foire Yobou, les rues Kalémé, Badjindé, Ablo Abbas face à l’agence de la Banque malienne de solidarité, sont inondés mais surtout infestés de mouches.
Il n’est pas rare aussi de voir des gens verser leurs ordures dans la rue. Ce qui obstrue le passage des eaux. Certains, sans vergogne, déversent même le contenu de leurs puisards dans la rue. Ils ne se préoccupent pas de la santé du voisinage. L’insalubrité a-t-elle atteint son paroxysme dans la ville ? En tout cas la ville est infestée par les moustiques qui perturbent parfois les prières des fidèles, explique Kaga Oumar, rencontré à la mosquée de Djingarey-ber.
Chacun y va de son petit commentaire. Certains habitants pointent du doigt les autorités municipales. D’autres incriminent simplement l’absence d’un dépôt de transit pour les ordures ménagères. Le maire de la commune urbaine de Tombouctou, Aboubacrine Cissé, reconnait que sa ville est très sale. Mais selon lui, chacun doit assumer sa part de responsabilité. «L’équipe de la mairie chargée de l’assainissement a peu de moyens et ne peut pas être déployée partout dans la ville en même temps », a fait savoir le premier magistrat de la ville. Il aussi évoqué l’incivisme des populations qui jettent les ordures devant leurs portes, dans les rues, ou dans les caniveaux.
Dans les quartiers de Médina et Yoboutawo, la machine qui évacue les eaux usées est tombée en panne depuis un certain temps. Une situation qui préoccupe la municipalité. En effet, ces deux sites sont en train de devenir un nid de moustiques. Mais le maire rassure que la commande a été passée pour changer les pièces défectueuses de cette machine. «Tous ces désagréments seront bientôt un mauvais souvenir car des partenaires sont prêts à aider la commune à assainir la ville à travers un projet de plusieurs milliards», annonce Aboubacrine Cissé, appelant la population à mutualiser les moyens afin de réduire les risques.
Moulaye SAYAH Amap Tombouctou
L’Essor
