Tombouctou, 21 novembre (AMAP) Le 30ème anniversaire de la convention du droit des enfants a comblé toutes les attentes des autorités administratives, politiques, des partenaires et des enfants à Tombouctou.
Le flanc ouest du groupe scolaire Bahadou a servi de cadre pour abriter la cérémonie marquant le 30ème anniversaire de la convention du droit des enfants ce 20 novembre 2019.Discours, vernissage, débat intergénérationnel gouverneur-enfants journalistes, prestations d’artistes, match de football sont les temps forts qui ont marqué l’événement à Tombouctou.
Le maire de la commune urbaine Aboubacrine Cissé dira que cette journée offre à chacun une occasion unique de sensibiliser nos populations sur les droits des enfants, de promouvoir et de mettre en lumière ceux-ci, mais aussi de transformer cette date en actes concrets en faveur des enfants.
Le représentant du bureau de zone UNICEF de Tombouctou Kounindjou Dolo a affirmé que depuis que le Mali a ratifié la CDE, des progrès indéniables ont été enregistrés, le taux de mortalité a baissé de 50/100, de plus en pus d’enfants sont vaccinés contre les maladies les plus meurtrières, les filles et les garçons fréquentent et achèvent de plus en plus l’école primaire. Il fera ensuite savoir que des efforts restent à faire car 1 enfant sur 10 meurt avant d’atteindre son cinquième anniversaire, plus de 2 millions d’enfants en âge scolaire sont toujours en dehors du système et plus de mille écoles sont toujours fermées, un enfant sur quatre souffre de malnutrition chronique, une fille sur deux se marie avant d’avoir 18 ans, les violations graves à l’encontre des enfants dans les zones affectées par la crise ont fortement augmenté.
L’UNICEF continuera toujours à faire un plaidoyer ferme pour améliorera la situation des enfants a ajouté le représentant du bureau de zone UNICEF. Aly Issiaka représentant le chef de bureau de la MINUSMA, les enfants ont besoin d’espaces surs dans lesquels ils peuvent s’exprimer librement et réaliser leurs rêves, des espaces publics, citoyens, physiques.
« Nous devons leur offrir la sécurité, la paix, l’éducation, la santé, des perspectives d’avenir, une voix et une place dans la société », a exhorté représentant le chef de bureau de la MINUSMA. Il a ensuite rappelé une déclaration du secrétaire général des Nations Unies dans son dernier rapport sur le sort des enfants en temps de conflit armé. « les enfants font les frais de notre échec collectif à prévenir et régler les conflits. La guerre a un impact dévastateur sur les enfants et viole tous les droits surtout à travers les 6 violations graves, les enfants sont recrutés et utilisés par les parties en conflits, tués et mutilés, enlevés, victimes de violences sexuelles, souffrent des conséquences des attaques contre les écoles et les hôpitaux et du déni d’accès humanitaire. »
La présidente régionale du parlement des enfants de Tombouctou, Fadimata Touré, a rappelé certains maux qu’engendrent les conflits armés sur les enfants maliens. Elle a reconnu que le gouvernement et ses partenaires fournissent beaucoup d’efforts en faveur des enfants mais cependant il y a du chemin à faire. Elle rajoute : « S’il est vrai que nous sommes l’avenir de cette nation, aucun d’entre nous ne devra rester en marge de cette étape cruciale de restauration d’un climat de paix et de sécurité à travers des activités de sensibilisation et de plaidoyer dans la région de Tombouctou en particulier et notre pays en général et cela sans distinction de race, de couleur, d’apparence culturelle, politique, religieuse, un Mali ou tous les enfants se sentiront protéger contre toute forme de violences dans la paix et la cohésion comme le veut notre devise un Peuple un But une Foi. »
Le gouverneur de région Koïna Ag Ahmadou a fait savoir quela célébration de la Journée Internationale des droits de l’Enfant autour d’un thème aussi interpellateur est une invitation des États ayant ratifié la Convention relative aux Droits de l’Enfant à prendre les mesures adéquates pour protéger tous les droits des enfants quelque soit le moment.
Il s’agit, dans un premier temps, de faire une rétrospection des progrès réalisés dans la mise en œuvre effective de la Convention relative aux Droits de l’Enfant (CDE) depuis son adoption en 1989 par les États parties. Le gouverneur a aussi rappelé l’objectif de cette journée de l’édition 2019 qui est d’assurer une mobilisation nationale en faveur de la mise en œuvre effective de la Convention relative aux Droits de l’Enfant à travers la consolidation de la paix et de la sécurité au Mali et de mûrir la réflexion sur les stratégies pour la consolidation de la paix et de la sécurité dans un Mali uni et prospère.
Après ces discours, suivi d’intermède musical, le gouverneur a coupé le ruban du vernissage des enfants peint sur le mur de l’école Bahadou. Des tableaux qui en disent beaucoup car c’est l’expression des enfants sur le Mali qu’ils veulent. A cet endroit précis, les enfants ayant participé à oxyjeunes ont expliqué le sens des différents tableaux au gouverneur et à sa délégation.
Les activités de la journée se sont poursuivies l’après-midi par le débat intergénérationnel gouverneur-enfants journalistes ayant comme thème l’éducation dans la région. De ce débat, il ressort que 106 écoles sont fermées privant 15 528 élèves de l’éducation. Le gouverneur a assuré que des stratégies sont en train d’être élaborées pour mettre tous les enfants dans leur droit à l’éducation.
MS/MD (AMAP)