Sur pression du président Alassane Ouattara de la Côte d’ivoire, Faure Gnassingbé a cédé et avait fait virer de son gouvernement, son ex- ministre de la Prospective et de l’Evaluation des politiques publiques, en la personne de Kako Nubukpo.
Cette information, a été révélée par l’ex ministre lui-même. »J’ai quitté le gouvernement parce qu’il y a un président étranger, Ouattara (ndlr- Alassane Dramane Ouattara de la Côte d’Ivoire) qui a demandé à notre président Faure (ndlr- Faure Gnassingbé) de me virer du gouvernement parce que je critique le F CFA », a affirmé l’économiste.
M. Nubukpo a fait cette déclaration à Lomé, sur le campus universitaire où il a animé une grande conférence-débat portant sur le Fcfa. Occasion pour l’ancien ministre togolais d’aborder les conditions de sa non-reconduction dans le gouvernement actuel.
La conférence, axée sur le thème « Le franc CFA, une servitude volontaire », a été l’occasion pour le Prof Nubukpo de revenir une fois de plus sur les accords qui lient le ministère français des finances aux Banques centrales (de l’Afrique de l’ouest et de l’Afrique centrale). Des institutions qui ont une indépendance vis-à-vis des Etats au lieu de faire partie des privilèges régaliens des Etats.
Le Prof Nubukpo dans ses explications, dit ne pas comprendre non plus pourquoi il n’y a que deux usines au monde qui fabriquent le CFA et que ces deux usines ne se trouvent qu’en France.
« J’aimerais qu’on nous explique pourquoi les 15 Etats de la zone franc n’ont pas été capables de trouver un moyen, après 73 ans, pour fabriquer un billet de banque. Si pour une raison ou une autre Paris décide de ne pas nous approvisionner, nous aurons des problèmes parce que nous ne savons pas fabriquer l’argent que nous utilisons au quotidien », a laissé entendre l’ex ministre Nubukpo qui prescrit des réformes profondes devant permettre de couper le cordon ombilical avec la France pour définitivement mettre fin à la servitude volontaire.
Rappelons que, l’économiste togolais est l’actuel Directeur de la francophonie économique et numérique au sein de l’OIF.
Yao Junior L