Avec plus de 900000 cartes électorales de plus détectées par le Vérificateur Général introuvables, tandis que les citoyens ont toutes les difficultés à se faire enrôler, c’est une association venue de nulle part qui se substituerait aux prérogatives du ministre de mettre les maliens dans leur droit. ‘’L’Association Espoir IBK 2018’’ entend recouvrer 3.000.000 cartes Nina pour la réélection du Président Ibrahim Boubacar Kéïta.
On aura tout vu au Mali sous le présent mandat d’IBK où le ridicule ne tue guère. A l’orée des élections régionales de Décembre 2017 qui seraient même unilatéralement décidées par le ministère de l’administration territoriale que dirige Tiéman Hubert, les craintes foisonnent de partout quant à la sincérité et au sérieux qui doivent caractérisée les échéances.
Les élections législatives et présidentielles sont seulement à quelques encablures et des actions moins catholiques s’opèrent à tous les niveaux de la gouvernance et sans jamais tenir compte de la dignité des citoyens maliens. Cette association ne serait-elle pas entrain de se substituer à l’Etat malien à travers le ministère de l’Administration territoriale chargé de l’organisation des élections au Mali, de l’établissement du fichier électoral et de la délivrance des cartes NINA, seul document valable pour l’expression du vote ?
Ce qui laisse croire, qu’en plus du tripatouillage électoral en vue, les acteurs de cette association qui entendent soutenir la réélection du Président de la République piétinent les lois du pays et sont déjà en précampagne. Un acte sanctionné par ces mêmes lois. Le ministre Tiéman ne sait-il pas qu’il est comptable de toutes les irrégularités qui entacheront les élections ? Si, oui, pourquoi alors ne prend-il pas des dispositions afin de mettre frein à cette inopportune initiative ?
En tout état de cause, nous comprenons que si Tiéman avait la réelle et sincère volonté de préparer les prochaines élections, il devait poser les conditions pour que tous les ayants droits aient leur carte NINA. Certaines des commissions mises en place pour l’enrôlement des jeunes de 18 à 22 ans sont déjà décriées par la population par leur arrogance et aussi l’esprit de favoritisme dans lequel elles travaillent. Aussi celles-ci imposent-elles aux ayant-droits de payer de l’argent pour ce faire.
Comment des maliens transpirent vainement sans pour autant avoir leur carte et que ce n’est qu’une association qui vient de nulle part la leurs donnerait ? Que de poussière sous le tapis ! En tout cas le constat sur le terrain est aberrant voire exclusif. Une manière de dire que le malien lambda n’a pas confiance en son pouvoir car « la roue arrière d’une voiture passera là où celle de devant a passé ».
Est-ce pour Tiéman une autre manière d’appliquer son dictat au peuple sinon pourquoi ne pas dissuader toute association qui serait tentée d’aller vers ces types de chemins qui deviendront du coup un toast de soupçon quant à la sincérité des autorités de tutelles ? Ou une autre façon de recouvrer les 900000 cartes de trop constatées par le Vérificateur général au profit d’un régime dans lequel le malien ne se reconnait pas ?
Badara Alou
Aujourd’hui-Mali