Même s’il reconnait que le dernier mot de la nomination du chef du gouvernement appartient au président de la République, Tiéman Hubert Coulibaly souligne dans l’interview précitée que le Premier ministre, Dr Boubou Cissé fait bien son travail, dans des conditions difficiles.
« Je pense Boubou Cissé fait bien son travail, il fait du mieux qu’il peut car la situation n’est pas facile. Nous avons servi au gouvernement ensemble, il a été ministre des Mines, il a été ministre de l’Economie, je l’ai toujours vu faire son travail avec une grande abnégation, une grande compétence », a-t-il indiqué. Non sans faire remarquer que le pays connait encore des difficultés. « Maintenant, il ya des problèmes immédiats qu’il va falloir régler avec l’aide de la nouvelle Assemblée nationale. Il s’agit des questions de réformes territoriales, des réformes sociales, il y a aussi le problème des enseignants. Tout ça dans un contexte de raréfaction des ressources internes. Il convient aujourd’hui d’engager une double réflexion sur le plan économique et financier, mais aussi sur le plan social de manière à régler ces problèmes-là », a-t-il expliqué.
Pour le président de l’UDD, le climat sociopolitique du moment incline à rassembler les forces vives, tout en limitant l’effectif du gouvernement pour donner plus de chance de stabiliser le pays. « Je crois que l’idée d’un gouvernement d’union nationale de 25 à 30 membres pourrait aider à la résolution de ces problèmes. Cependant, que Boubou Cissé reste ou pas, le choix relève du président IBK ».
Il n’a pas par ailleurs, manqué de se féliciter des bons rapports qu’il entretient avec le chef de l’Etat. « Nous avons des rapports normaux. Je suis chef d’une coalition de la mouvance qui le (NDLR, le président de la République) soutient. De mon point de vue, nos rapports sont bons », a-t-il conclu. Bruno D S
Réformes politiques et électorales
Les propositions de Tiéman
Dans cette interview accordée à notre confrère Aujourd’hui-Mali, le leader du parti de la colombe blanche, Tiéman Hubert Coulibaly, explique qu’il faut entrevoir rapidement des réformes vigoureuses au plan politique et électoral.
Le président du regroupement politique ARP ne cache pas son amertume par rapport aux fraudes électorales lors des récentes législatives, en particulier à Mopti et à Tenenkou, où son parti « a gagné ». Mais, la Cour constitutionnelle, estime-t-il, n’a pas su rétablir la vérité des urnes. « Je propose que le mode de scrutin pour l’élection des députés soit la proportionnel. Cela éviterait beaucoup d’arrangements qui ne font pas honneur à personne et ce mode de scrutin permettrait d’assurer cet élément important de la pratique démocratique qu’est l’idéal de représentativité », a-t-il déclaré.
Et d’ajouter que pour certains, la démocratie est vivace si tout le monde participe ; or ce n’est pas seulement un objectif de participation, mais plutôt un idéal de représentativité. « Il faut que ceux qui sont élus soient représentatifs du peuple. Il faut que ceux qui donnent le mandat se reconnaissent en ceux qui l’exercent. Si tel n’est pas le cas, nous naviguerons de malentendu à malentendu. Donc nous allons inscrire ces réformes dans nos objectifs. Aussi, il faut que les juristes de notre pays se penchent sur le traitement du contentieux électoral. Deuxièmement, en tant qu’ancien ministre de l’Administration territoriale, je le dis, nous devons aussi nous interroger sur le rôle de l’Administration dans la gestion des opérations électorales. En tout cas, l’agence permanente des élections qui a été prévue depuis plusieurs années pourrait être utile. Je pense qu’il ya ce triple regard à jeter non seulement sur le mode de scrutin, mais aussi sur le rôle de l’Administration et la prise en charge du contentieux électoral », a-t-il expliqué.
Bruno D S
Mali Horizon