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Terrorisme : le président français annonce la fin de l’opération “Barkhane” au Mali (SYNTHESE)

La France et ses alliés Takuba et le Canada ont annoncé jeudi un retrait militaire “coordonné” du Mali. Une décision qui intervient en pleine crise diplomatique entre la France et le Mali.

“La France et ses partenaires engagés dans des missions de lutte contre le terrorisme à savoir les Etats participants à la task force Takuba ont pris la décision de retirer leur présence militaire au Mali”, a déclaré le président français, Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse en compagnie des présidents sénégalais Macky Sall, ghanéen Nana Akufo-Addo et du président du Conseil européen Charles Michel.

Ce retrait se traduira par la fermeture des emprises de Gossi, de Ménaka et de Gao, a expliqué M. Macron.

Le président français a justifié cette décision par la différence de vision politique et stratégique avec les autorités maliennes actuellement au pouvoir. “Nous ne pouvons pas rester engagés militairement aux côtés d’autorités de fait dont nous ne partageons ni la stratégie ni les objectifs cachés. C’est la situation à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui au Mali”, a-t-il indiqué.

“Nous allons donc progressivement fermer, dans un exercice qui va prendre 4 à 6 mois, les bases qui sont présentes au Mali. Pendant ce temps (…) nous allons continuer d’assurer les missions de sécurisation de la Minusma (la Mission de l’ONU au Mali)”, a-t-il déclaré.

Selon lui, la France et ses partenaires européens ont décidé de poursuivre le combat contre le terrorisme au Sahel, et de faire évoluer les modalités de leur action. Ils vont désormais se redéployer dans la bande sahélienne à savoir les pays du golf de Guinée de plus en plus exposés à des tentatives d’implantation des groupes terroristes.

Il a indiqué que face à l’évolution des attentes des partenaires africains, le changement de la sensibilité des opinions publiques des pays de la région, la France et l’Europe ont décidé de recentrer sur demande de ses partenaires là où leur contribution est attendue.

“Nous définirons dans les semaines et mois qui viennent l’appui que nous apporterons à chacun des pays de la région sur la base des besoins qu’ils auront exprimé”, a expliqué M. Macron. Ils s’agira d’un appui qui pourra inclure de l’aide en matière de formation et d’entraînement, de la fourniture d’équipement voire un appui à leurs opérations contre le terrorisme.

Encore 2 500 à 3 000 soldats français resteront au Sahel après le retrait du Mali d’ici 6 mois, a précisé l’Etat-major français dans la foulée.

Les relations, tendues depuis plusieurs mois entre la France et le Mali se sont envenimées ces dernières semaines, et ont entraîné l’expulsion de l’ambassadeur de France au Mali, à la suite d’une déclaration du ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian qui avait qualifié le gouvernement de transition du Mali “d’illégitime” qui prend des “mesures irresponsables”.

Les autorités maliennes et françaises avaient multiplié ces derniers mois des échanges musclés par presse interposée. A l’origine de cette détérioration des relations entre les deux pays : la décision de la France de retirer progressivement ses soldats, présents au Mali depuis 2013 pour lutter contre terrorisme au Sahel.

Source: Agence de presse Xinhua

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