L’ONU a prévenu depuis le vendredi 7 février 2014 l’ensemble de ses organismes au Mali du risque d’attentats qui pèse sur leur personnel dans la capitale. Le lendemain, la Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) a mis en garde son personnel contre un risque d’attentats qui pourrait le viser à travers la ville de Bamako.

La mission onusienne a recommandé à son personnel de multiplier les mesures de prudence en ces temps à Bamako, la capitale, et surtout d’éviter les lieux d’attroupement.

Selon le chef de la communication et de l’information de la Minusma, Olivier Salgado, « cette alerte à l’endroit de son personnel n’est pas nouvelle, c’est seulement la toute première fois que la presse en parle. Partout où opère une mission d’intervention de l’ONU, les responsables en charge de la sécurité font régulièrement des briefings et des précautions sont chaque fois prises au fur et à mesure de l’évolution de la situation. C’est de cela qu’il s’agit dans le cas du Mali ».

Il note qu’à chaque montée de l’insécurité, la Minusma se prépare en conséquence et reste sur la défensive.

En tout cas, de sources concordantes font état d’un retour massif de jihadistes au nord du Mali. Ceux-ci avaient fui à la faveur de l’intervention militaire franco-africaine, avant de trouver refuge dans le Sud libyen. Ils seraient revenus dans les localités de Tinzawatène et Boureïssa dans la région de Kidal. Ces terroristes sont-ils parvenus jusqu’à Bamako, la capitale ou y ont-ils des complices ? C’est ce qui est craint et on attend de voir dans les jours à venir.

Abdoulaye Diakité

Risque d’attentat à Bamako :

La population apporte son soutien aux forces de sécurité

Dès l’annonce d’un éventuel attentat à la voiture piégée dans la capitale malienne selon les services de sécurité de la Minusma, les populations de Bamako ont redoublé de vigilance et sont disposées à apporter leur soutien aux forces de sécurité dans la prévention de la menace des forces du mal. Micro trottoir.

Adama Diarra, photographe :

« Il faut toujours prendre au sérieux les menaces de ces criminels, qui n’hésiteront pas à se donner la mort sous l’effet de la drogue et avec eux beaucoup d’innocents. Nous (population) devons apporter en ce moment précis de menace terroriste nos soutiens aux forces de sécurité pour leur faciliter la tâche ».

Abdou, ouvrier :

« Il faut rappeler que depuis l’annonce de la menace terroriste, les forces de sécurité malienne sont à pied d’œuvre pour déjouer la barbarie et la sauvagerie qui planent sur notre pays. Mais nous devons aider ces forces de sécurité dans cette mission qui nous concerne tous ».

Kadiatou Coulibaly, ménagère :

« On voit que les forces de sécurité sont plus actives partout à Bamako, depuis l’annonce de cet éventuel attentat. Un fait qui montre combien cette menace des terroristes est prise au sérieux par les autorités de notre pays. Il faut les accompagner dans ces moments-là, non seulement en leur donnant de vraies informations, mais aussi en les prévenant contre les inhabituels ».

Mariam Guindo, vendeuse :

« Cette situation qui prévaut à Bamako aujourd’hui crée un peu de psychose au sein de la population pour la simple raison qu’elle n’a jamais reçu auparavant de menace terroriste de ce genre. Ce qui fait qu’on est plus observateurs que jamais, pour soutenir les forces de sécurité ».

Yaya Traoré, employé de commerce :

« Qui n’a pas peur de menaces terroristes ? Nous sommes dans une situation d’inquiétude et dans nos familles et dans nos lieux de travail, car ces gens sans foi ni loi, qui sont en train de ternir l’image de la religion musulmane avec des actes ignoble et barbare, sont capables de tout. Ce qui nous oblige à être plus vigilant que d’habitude ».

Propos recueillis par

Youssouf Coulibaly
SOURCE: L’Indicateur du Renouveau