La population reste la première victime du terrorisme. Au regard de l’actualité, il semble qu’une compétition est organisée entre le JNIM et l’EIGS ; le gagnant étant celui qui fera le plus de mal à la population.
Que ce soit dans les journaux, sur Twitter ou sur Facebook, les publications relatant l’enlèvement de personnes civiles sont chaque jour plus nombreuses. Quelques jours plus tard, ces personnes ont bien souvent été assassinées par les djihadistes. Par exemple, le 16 mai 2021, trois civils ont été enlevés dans un campement à ARODOUT par des terroristes à moto. Depuis, ils n’ont jamais été revus.
Parfois et même si la population n’est pas la cible première, elle fait quand même les frais de l’amateurisme de djihadistes ne sachant pas se servir de leurs armes. Ainsi, le 19 mai, l’EIGS a attaqué une position d’Ansarul Islam à proximité immédiate du village de TIN AKOFF. Il y a eu 15 morts par balles et pas uniquement des combattants. Des civils Peuls figurent parmi les victimes.
D’ailleurs, ce sont les combats entre l’EIGS et le JNIM qui font le plus de morts parmi la population civile. En se combattant, ils créent des pertes en leur sein. C’est plutôt une bonne chose que ces criminels s’entretuent au lieu de s’en prendre aux villageois. Mais pour poursuivre la guerre intestine, il convient d’enrôler. Les groupes recrutent donc dans l’urgence et même de force, au sein de la jeunesse du pays. Ces jeunes sont envoyés en première ligne sans aucune formation au combat. Ils ne sont que du bétail envoyé à l’abattoir alors que leurs chefs, eux, restent à l’abri.
Quand personne n’est tué, enlevé ou enrôlé, les biens sont volés et les habitations sont brûlées laissant des familles désœuvrées, sans abri et sans moyens de subsistance. Le 4 juin, des djihadistes profitant de l’absence des chasseurs pénètrent dans les villages de MOUGI et NOMBORI, localités Dogons, pour les piller. Avant de partir, ils brûlent les habitations. Heureusement les familles ont eu le temps de se cacher ou fuir le village, aucune victime n’est à déplorer.
Malgré tout, un fait divers retient toute notre attention. Le 1er juin, des djihadistes souhaitaient parler à la population d’In Abao. La population ne réagissant pas, l’un des terroristes a tiré plusieurs rafales d’AK-47 en l’air. D’après les témoins, l’activité du village s’est arrêtée nette car tout le monde a été saisi par la peur. Comprenant, qu’il faut se rassembler pour ne pas être violentés ou mourir, les villageois se sont tous mis à courir en direction des terroristes. Faisant face à une marée humaine, les djihadistes prennent peur, remontent sur leurs motos et prennent la fuite.
Cet évènement met donc en lumière une évidence : en étant unis et en soutenant nos forces locales, il est possible de mettre en déroute les apostats. D’ailleurs, ce fait n’est pas isolé. L’exemple de DOUENTZA est suffisamment éloquent.
Les méthodes des djihadistes sont le plus souvent dirigées contre la population qu’ils prennent plaisir à terroriser. A n’en point douter, le peuple comprendra qu’il est possible collectivement de mettre fin à la terreur. Quand cette prise de conscience arrivera, il prendra les armes aux côtés de ceux qui sont là pour l’aider.
Ce jour-là, le Mali sera débarrassé du terrorisme et les conditions de vie de la population s’amélioreront. Finis les vols de bétail, l’enrôlement de force, les écoles brûlées et toutes les autres méthodes barbares car la population sifflera la fin du match.
Espérons juste que ce jour arrive bientôt.
Siaka Sidibé
Source: malivox