L’incertitude sur l’organisation du congrès du Parti Adema crée des divergences au sein de ladite formation politique. Les difficultés financières avancées par certains pour soutenir la thèse du report ne convainquent pas des responsables décidés à faire le nécessaire pour la tenue du congrès. Ces derniers trouvent dans la démarche un complot permettant au président sortant, Tiémoko SANGARE, de se maintenir à la tête du Parti.
Ce n’est toujours pas la sincérité au sein du Parti Adema-PASJ qui peine à se remettre des divisions du passé. Et le peu de confiance et de stabilité qui y règnent risque de prendre un coup en prélude du congrès du renouvellement de ladite formation politique prévu en principe fin mars. En effet, depuis quelques semaines, les Ruchers sont divisés entre une minorité, dit-on, favorable au report du congrès et une majorité favorable à sa tenue.
Fabou DIARRA, l’un des responsables du bureau des jeunes, joint par nos soins, est très révolté de cet état de fait du parti en cette veille du congrès et à l’approche des prochaines élections. Une situation qui l’inquiète et compromet, selon lui, la chance de leur parti lors des prochaines consultations électorales en vue de tourner la page du coup d’État. C’est pourquoi il affirme être du combat pour le respect des textes avec la tenue du congrès en vue d’aplanir les difficultés et de partir sur de nouvelles bases. «La violation des textes du Parti ne peut pas continuer. Parce que depuis quelques années nous assistons au report des congrès des jeunes et des femmes. Maintenant, c’est au tour du congrès du Parti. Pire, certains veulent faire du Secrétariat permanent une instance de décision au sein de l’Adema. Ce qui n’a jamais été le cas», a dénoncé M. DIARRA. Cela n’est pas acceptable, proteste-t-il.
Par ailleurs, il précise que la décision de report n’est pas officielle, mais l’incertitude qui règne est révélatrice de la mauvaise foi dans l’organisation de ce congrès. Notre interlocuteur incombe la faute au président Tiémoko SANGARE qui aurait avancé des difficultés financières à certains responsables pour justifier la situation. Ce qui ne contente pas notre source qui met en garde : « nous n’allons pas accepter que notre avenir politique soit souillé par certains responsables politiques de l’Adema. Il faut que le Parti demeure comme il l’était ». Pour Fabou, il ne sera pas question que le parti soit pris en otage par une minorité. A la différence des autres partis, l’Adema n’est la propriété d’une personne, souligne-t-il.
En faisant fi de cette réalité, il prête à Tiemoko SANGARE l’intention de se maintenir à la présidence du parti. « Si on devait aller au congrès, Tiémoko SANGARE qui est candidat à sa succession ne serait pas reconduit », il en est persuadé. Donc, le problème financier avancé dans certains milieux pour soutenir la thèse du report est sans fondement. « Je ne suis convaincu pas de ce problème financier. Je suis persuadé que c’est un moyen pour le président Tiemoko de se maintenir au pouvoir », a commenté le responsable politique du bureau des jeunes de la Ruche. Dans tous les cas, pour éviter de nouvelles divisions lors des prochaines élections, il faut aller à la tenue de ce congrès. « Nous sommes prêts à mobiliser par nous-mêmes, s’il faut, pour tenir le congrès. En tous cas, nous allons tout faire pour que le congrès se tienne. Parce que c’est l’avenir du parti qui en dépend», a-t-il déclaré.
Sans ce congrès, c’est la division garantie à l’Adema comme en 2013 et 2018. En effet, il y a quelques années, le Parti a connu des démissions de plusieurs de ses responsables à cause des frustrations, à l’image de Iba N’DIAYE. Ainsi, Fabou DIARRA n’exclut pas l’usage de moyens forts pour faire respecter les textes du Parti.
Face à ces accusations, nous avons tenté de joindre le président Tiémoko SANGARE en vain.
Toutefois, un autre cadre du parti de la commune VI nous confirme le doute sur l’organisation de ce congrès. « Ce n’est vraiment pas évident de respecter le délai. Mais, au sein du Parti, rien n’est encore officiel », a-t-il précisé. Aussi, affirme-t-il que le problème financier soulevé est réel. « Il faut que ceux qui veulent maintenant et tout de suite le congrès sachent cela. De plus en plus, les militants et les cadres ne cotisent pas. Conséquence : le Parti est confronté à des difficultés financières », a-t-il ajouté.
Outre ce problème, il y a également le choix du candidat du parti à la prochaine présidentielle. Déjà, plusieurs cadres et responsables du Parti sont annoncés en plus de la candidature de l’ancien Premier ministre, Boubou CISSE sous les couleurs de l’Adema. Et pour éviter certains blocages, selon un responsable rucher à Djenné où il est natif, Boubou CISSE a officiellement intégré sa section alors qu’il était encore Premier ministre. « Cela n’est plus un secret, Boubou CISSE milite au sein de l’Adema PASJ de Djenné », a affirmé le responsable local. En plus de cas, la candidature de Seydou COULIBALY est aussi abordée à l’Adema. Cependant, plusieurs cadres sont plus favorables à Boubou CISSE qu’à Seydou COULIBALY.
Par Sikou BAH
Source : INFO-MATIN