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Sans Tabou: cadre juridique des élections, incohérence ou duplicité de la classe politique?

La création d’un organe unique et indépendant chargé de l’organisation des élections, réclamé depuis des années par une bonne partie de la classe politique et de la société civile dans le souci de plus de «transparence», fait actuellement l’objet de polémique entre les acteurs du processus électoral. Pour cause ! Depuis quelques semaines, des partis politiques et certaines organisations de la société civile exigent la création de cet organe pour les prochaines échéances électorales. Mais, de leur côté, les autorités de la Transition évoquent le manque de temps et les défis sécuritaires qui ne seraient pas favorables au déploiement d’une nouvelle administration et de son personnel sur tout le territoire national.

 

Entre duplicité et incohérence de la classe politique, d’une part, et le manque de réalisme voire inconséquence des autorités en charge de l’organisation des élections, d’autre part, cet organe unique de gestion risque de ne pas être finalement possible pour les prochaines échéances électorales.
Alors que le consensus avait été bien conduit, dans un passé récent, entre la classe politique et les autorités de la Transition pour mise en place de cet organe après les élections générales de 2022, force est de constater que ce même consensus semble volé en éclats.
Le jeudi dernier, la quatrième réunion du cadre de Concertation du Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation et des représentants des partis politiques autour des nouvelles réformes politiques et électorales en cours devant organiser les prochaines s’est soldée par des désaccords sur plus plusieurs points, dont l’épineuse question de la création de l’organe unique de gestion.
Au cours de cette session, les représentants des partis ont rejeté en bloc les propositions du département avant de réclamer la création de l’organe unique. Toujours, lors de ce cadre de concertation, la classe politique a pointé du doigt un retard par rapport à l’effectivité des réformes politiques et électorales.
Les participants ont aussi accusé le ministère de l’Administration de ne pas suffisamment travailler pour permettre la création de l’organe unique aux élections. En absence de cet organe tant sollicité, certains auraient demandé la recomposition d’une nouvelle commission électorale nationale indépendante.

Mieux encore, lors de différentes manifestations, plusieurs acteurs politiques, à l’image des responsables du M5-RFP, le PARENA, l’ADEPM, etc. en font un préalable à l’organisation des prochaines élections.
A ceux-ci s’ajoutent les principales organisations de la société civile spécialisées dans l’observation des élections, notamment la synergie des organisations de la société civile pour des élections transparentes, la COCEM qui ont toutes plaidé pour l’opérationnalisation pendant la Transition de l’organe unique de gestion des élections.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que si l’unanimité est faite autour de la nécessité d’organiser les élections générales dans les délais impartis par la Transition, la question de la création de l’organe unique de gestion des élections divise de plus en plus l’Administration et la classe politique qui elle-même s’est illustrée par un double-langage. Alors que leurs représentants étaient d’accord avec le MATD pour la mise en place de cet organe après les prochaines élections générales, leurs mandants, officiellement, se cramponnent à son installation justement pour ces mêmes élections attendues pour être l’incarnation de la transparence et de la crédibilité.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source : INFO-MATIN

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