Mardi 3 septembre, plusieurs centaines d’étudiants algériens étaient dans les rues. Ils protestent contre la tenue de l’élection présidentielle réclamée par le chef d’Etat-major de l’armée, Ahmed Gaid Salah. Pour ce faire, les manifestants scandaient : « Pas de vote ».
La gouvernance de l’Algérie post-Bouteflika semble être difficile. Après avoir obtenu la première victoire : démission de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika ; la chasse de certains responsables au pouvoir, les manifestants poursuivent leur chemin. En effet, ils étaient nombreux à battre le pavé de la mobilisation le mardi pour dire « non » au chef d’Etat-major de l’armée algérienne, Ahmed Gaïd Salah. « Pas de vote », scandaient les étudiants accompagnés des enseignants et des simples citoyens. Cette manifestation fait suite à un appel de Salah pour la convocation du corps électoral d’ici ce 15 septembre. Une prérogative qui, normalement, doit constitutionnellement revenir au président intérimaire, Abdelkader Bensalah, et qui ouvrirait la voie à la tenue de la présidentielle à l’horizon mi-décembre. « Une élection rapide est celle qui va certainement voir un homme du sérail prendre la présidence. Une élection qui se fait en 90 jours n’est pas celle qui verra une nouvelle tête se porter candidat, et pourquoi ne pas gagner le scrutin présidentiel. Le chef d’Etat-major a appelé à convoquer le corps électoral. C’est déjà une première dans les annales que le chef de l’armée demande à convoquer le corps électoral (…) on savait que l’armée dirigeait les choses mais elle s’en cachait. Aujourd’hui, elle ne s’en cache plus », lit-on sur la page de RFI. Sur la Place des martyrs, une vaste esplanade en contrebas du quartier de la Casbah, les étudiants se sont rassemblés avant de défiler jusqu’à la Grande poste, bâtiment de la contestation. À Alger, comme dans plusieurs endroits du pays, les manifestants ont réclamé « un Etat civil pas un Etat militaire ».
Mamadou Diarra
Source : Le Pays