Un jeune officier, le lieutenant Mohamed Ouattara, et des sous-officiers (dont on ne connait pas le nombre et les noms) ont été arrêtés dans la nuit du mercredi à jeudi deniers. Ils sont soupçonnés d’avoir fomenté un coup d’Etat. Mais beaucoup de zones d’ombre entourent cette affaire.

‘’Comment un jeune officier, sans commandement, peut-il prendre le risque de vouloir renverser le régime ?’’ C’est là, l’une des nombreuses questions, qui est posée au sein de l’opinion et des milieux sécuritaires de la capitale, depuis l’annonce de l’arrestation de ce jeune lieutenant de la compagnie des parachutistes. Il serait détenu dans les locaux de la DGSE (Direction générale de la sécurité d’Etat).

Au-delà de cette question essentielle, il existe de nombreuses zones d’ombre autour de ce ‘’complot’’. Comment a-t-il été éventré ? Qui sont les éventuels complices du Lieutenant ? Qui est ce qu’ils ont contacté ? Qui sont les autres sous-officiers arrêtés ? Aucune réponse n’est apportée à ces différentes questions. Au contraire, les autorités gardent le mutisme autour de cette affaire qui semble gênante pour le régime. Un mutisme incompréhensible qui ouvre la voie à toutes les supputations, voire à des doutes sur le bien-fondé des accusations rapportées par la presse.

Au sein de l’armée, une certaine indifférence est de mise. Cette affaire ne suscite aucune réaction. Ce qui semble bizarre. Comment une ‘’tentative de coup d’Etat’’ peut-elle laissée indifférente l’armée ? La banalisation du complot sous nos cieux ?

Aujourd’hui, faute de réponses à ces questions, l’hypothèse d’un vrai faux ‘’complot’’ est avancée dans l’opinion et par les proches du jeune officier. En effet, ceux-ci clament l’innocence de Mohamed Ouattara. Il n’est ni de près ni de loin mêlé à une tentative de ‘’déstabilisation’’ du pouvoir, affirment-ils. (Lire l’article de Soumaïla T. Diarra).

Pour certains observateurs, cette hypothèse n’est pas à écarter. Et pour causes… Le régime en place est désemparé à cause de nombreuses difficultés qu’il rencontre. Le pays est mal géré et tout le monde s’accorde à reconnaitre que IBK est en très mauvaise posture, surtout après la débâcle de l’armée à Kidal. Sur le plan économique et social, c’est l’incertitude totale. C’est dire que le climat politique, social et économique, n’est guère favorable. Dans un tel contexte, certains, au sein du régime, peuvent toujours avoir des idées, notamment l’idée tordue de détourner l’attention des populations sur les vraies préoccupations. Dans ce cas, un complot est vite monté. Sous nos cieux, c’est vite fait.

C.H. Sylla