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Tentative de coup d’État au Gabon : ce qu’il faut savoir sur le pays

Une tentative de coup d’État a lieu ce mercredi dans le pays d’Afrique centrale, quelques heures après l’annonce de la réélection du président Ali Bongo.

Une crise politique a démarré au Gabon alors que la réélection du président sortant, Ali Bongo, au pouvoir depuis quatorze ans, a été annoncée mercredi 30 août. Au petit matin, des militaires ont affirmé vouloir mettre « fin au régime en place » et ont déclaré l’annulation de l’élection ainsi que la dissolution des institutions. Voici quatre choses à savoir sur ce pays d’Afrique centrale riche en pétrole.

  • La famille Bongo, au pouvoir depuis plus de 55 ans

Le pays, ancienne colonie française, a compté seulement trois présidents depuis son indépendance en 1960. Il a été dirigé pendant plus de 41 ans par Omar Bongo Ondimba, jusqu’à ce que son fils Ali soit élu après sa mort en 2009. Omar Bongo, respecté pour ses médiations dans plusieurs crises africaines, fut aussi un pilier de la « Françafrique », système de cooptation politique, réseaux et chasses gardées commerciales entre Paris et ses anciennes colonies du continent.

 un bilan économique mitigé sous Ali BongoÀ peine élu, son fils Ali a pris ostensiblement ses distances avec l’ancienne puissance coloniale. Neuf autres de ses enfants sont mis en examen dans l’enquête menée depuis 2010 par la justice française sur les « biens mal acquis », patrimoine immobilier constitué en France avec de l’argent public détourné du Gabon. Une fille d’Omar Bongo, Pascaline, eut une liaison avec la légende du reggae Bob Marley, qu’elle invita à venir jouer au Gabon pour l’anniversaire de son père. Ce furent les premiers concerts en Afrique du chanteur jamaïcain, en janvier 1980.

  • Le Gabon, riche en pétrole, bois et manganèse

Le Gabon est l’un des pays les plus riches d’Afrique en PIB par habitant (8 820 dollars en 2022), grâce à son pétrole, son bois et son manganèse notamment, et une faible population (2,3 millions d’habitants). Il est parmi les tout premiers producteurs d’or noir d’Afrique subsaharienne. En 2020, cette ressource a représenté 38,5 % de son PIB et 70,5 % de ses exportations, selon la Banque mondiale. Mais l’économie, que le pouvoir ne parvient pas à diversifier suffisamment, dépend encore trop fortement des hydrocarbures, et un habitant sur trois vivait sous le seuil de pauvreté fin 2022, selon la Banque mondiale.

  • Le Gabon, territoire avec 88 % de forêt

Le pays de 268 000 kilomètres carrés, dont 88 % du territoire est occupé par la forêt, est décrit par la Banque mondiale comme « un absorbeur net de carbone et un leader dans les initiatives d’émission nette zéro », grâce notamment aux efforts déployés pour réduire les émissions et préserver sa vaste forêt tropicale.

Il dispose d’un riche écosystème. Ses parcs nationaux abritent des espèces endémiques et des mammifères emblématiques tels que l’éléphant de forêt, le gorille, le chimpanzé, le léopard ou encore plusieurs espèces de pangolins. Le pays a un des taux d’urbanisation les plus élevés du continent, avec plus de quatre Gabonais sur cinq vivant en ville. Libreville et Port-Gentil, la capitale économique, recensent à elles seules près de 60 % de la population.

  • L’iboga, plante gabonaise aux vertus controversées

Plante aux effets psychotropes, l’iboga, arbuste endémique de la forêt équatoriale d’Afrique centrale, est utilisée au Gabon sous forme de poudre d’écorce tirée de sa racine, dans les cérémonies du « bwiti », un rite traditionnel d’initiation. La plante est sortie de son usage purement traditionnel depuis une cinquantaine d’années en raison des vertus médicinales de l’ibogaïne, un de ses principes actifs, qui aurait notamment des propriétés anti-addictives. Cependant, l’ibogaïne est considérée comme un stupéfiant aux États-Unis ou dans plusieurs pays d’Europe comme la France.

L’essentiel de l’ibogaïne utilisée dans des cliniques qui ont fleuri autour du monde (Costa Rica, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas…), pour sevrer des toxicomanes ou aider des victimes de stress post-traumatique, provient de l’exportation illégale. Craignant un épuisement de sa ressource par la cueillette illégale, le Gabon s’est doté d’un nouveau cadre pour en faire commerce.

lepoint

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