La ville frontalière de Zégoua dans le cercle de Kadiolo a connu une après-midi agitée le vendredi 28 mars dernier. Il était environ 14 heures et le travail venait à peine de reprendre quand quatre hommes impressionnants par leur morphologie de videur arrivent sur deux motos de grosses cylindrées de type Haojue-159-9. Ils stationnent à l’entrée de la succursale d’Ecobank.
A l’intérieur se trouvaient trois employés, trois clients et un agent de la société de gardiennage OGS. L’un des motocyclistes s’est posté à l’entrée de la banque. Les trois autres ont fait irruption à l’intérieur. Aussitôt, l’un tente de désarmer le Sergent-chef de police qui était de faction à l’intérieur.
Il résiste et c’est une lutte qui s’engage. Au même moment, un autre braqueur a pointé son arme sur l’employé de banque, le sommant de remettre à son compère, tout l’argent à sa disposition. Sur les 186 millions disponibles, l’agent de banque a déposé sur le comptoir, 20 millions de FCFA. Mais impossible de les prendre pour s’échapper car, voyant que le braqueur qui s’est attaqué au policier a commencé à lui asséner des coups sur la tête avec la crosse de son pistolet, un des employés de la banque qui avait gardé son sang froid a déclenché l’alarme pour alerter les policiers au dehors.
L’information parvint au Commissaire principal de police Faganda Kéran Sissoko, en charge du commissariat de police de Kadiolo, qui se mit à la tête d’une équipe d’intervention comprenant le chef de sa Brigade de recherches, l’Inspecteur de police Amadou Brehima Konaté, ABK qui a fait ses preuves auprès de l’Epervier du Mandé à la BIJ à Bamako, pour voler au secours de leurs collègues.
Les braqueurs surpris par le rapide déploiement de la police renoncent à l’argent et cherchent à sauver leur tête en ouvrant le feu sur les policiers qui répliquent à leur tour. Au cours des échanges de tirs, deux braqueurs furent blessés et seront capturés.
Deux autres ont pu prendre la poudre d’escampette sur leur grosse cylindrée, en passant par la brousse. Parmi les deux blessés, l’un identifié comme Diakis, sans plus de précision, sauf qu’il est Ivoirien va mourir de ses blessures. L’autre blessé répond au nom de Kouadio Raphael.
Il se dit Béninois de nationalité, tireur d’élite recruté par Diakis, dit-il, avec qui il aurait fait les mêmes opérations au Bénin et au Ghana. Les deux fugitifs, selon Kouadio, sont tous Ivoiriens. Ils seraient venus de Korogho, une ville du Nord de la Côte d’Ivoire dans le but de braquer la banque, comme ils le font dans la sous-région.
Le principal de police Faganda et ses hommes ont saisi sur les deux bandits capturés, trois pistolets automatiques, trois chargeurs, vingt cinq munitions, trois téléphones portables, leur moto, la somme de 34 400F CFA, un permis de conduire, des gris-gris et une carte d’identité ivoirienne. Les fonds de la banque sont sauvegardés, mais c’est un avertissement.
Au cours des fusillades, trois policiers, dont un Major et deux Sergents-chefs, tous du commissariat de police de Kadiolo ont été blessés par balles. L’agent de gardiennage OGS a été lui aussi blessé au tibia. Après la mise en déroute des braqueurs, le principal de police Faganda Kéran Sissoko et ses hommes ont reçu les félicitations des autorités administratives, des forces armées et de sécurité, arrivées peu après sur les lieux.
