En dépit d’un accord trouvé sur la viande, Barack Obama menace toujours l’Afrique du Sud d’une exclusion de l’Agoa (accord de libre-échange Etats-Unis / Afrique). Washington accuse Pretoria de maintenir des barrières injustifiées à l’entrée.
Les relations commerciales entre les Etats-Unis et l’Afrique du Sud ne sont pas au beau fixe. Lundi 11 janvier, Barack Obama a menacé Pretoria de mesures de rétorsion applicables dès le 15 mars. “J’ai la conviction que l’Afrique du Sud ne remplit pas les exigences et que la suspension de l’exemption de franchises de droits sur certaines marchandises serait plus efficace pour promouvoir la mise en conformité du pays”, a-t-il expliqué. En creux, la menace est celle d’une exclusion de l’Afrique du Sud de l’African growth and opportunity act (Agoa).
GRIPPE AVIAIRE
Dès novembre 2015, le président américain avait brandi la possibilité d’une exclusion, Washington reprochant à Pretoria de freiner les importations américaines. Or l’Afrique du Sud justifie ces freins par la non-conformité de certains produits aux normes sanitaires, citant entre autres une épidémie de grippe aviaire aux Etats-Unis.
Le 7 janvier, le secrétaire d’Etat américain à l’Agriculture, Tom Vilsack, annonçait pourtant que l’Afrique du Sud bénéficierait désormais d’un accès facilité au marché américain pour ses exportations de viande de volaille, de porc et de bœuf ainsi que celles de produits en contenant. Dans l’autre sens, les exportations américaines en direction de l’Afrique du Sud devaient elles aussi devenir plus aisées, s’était-il félicité : “les exportations américaines vers l’Afrique du Sud pourraient générer 75 millions de dollars de livraisons chaque année”.
UNE EXCLUSION DE L’AGOA COÛTERAIT CHER À L’AFRIQUE DU SUD
Une exclusion de l’Agoa pourrait coûter à l’Afrique du Sud jusqu’à 7 millions de dollars, selon les estimations de Reuters. En 2014, 176 millions de dollars de produits agricoles (citrons, vin, noix…) ont été exportés par l’Afrique du Sud en direction des Etats-Unis.
Lancé en 2000 à l’initiative des Etats-Unis, l’Agoa prend la forme d’un accord de libre-échange dans l’objectif de faciliter leurs relations commerciales avec le continent africain, et d’inciter ces pays à ouvrir davantage leur économie. 39 pays sont aujourd’hui concernés. Ces derniers doivent s’engager, au-delà des aspects économiques, à prendre des mesures destinées à réduire la pauvreté. La date butoir des négociations entre les Etats-Unis et l’Afrique du Sud avait été fixée par Barack Obama au 31 décembre, puis repoussée au 4 janvier. Si un accord partiel a été trouvé sur les produits agricoles, les points d’achoppement restent nombreux.
Franck Stassi
Source: usinenouvelle.com