Aussitôt nommé à la tête du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr Amadou Kéïta trouve déjà lamentable la situation qui caractérise l’espace universitaire.
L’espace universitaire malien est loin d’être un marigot tranquille. Chaque année avec ses lots de violences et de perturbations de cours, qui n’épargnent personne, même le corps enseignants, pour des questions d’allocations des élèves, le manque d’enseignants, de mobiliers scolaires, les affrontements entre étudiants, entre étudiants et professeurs, ou étudiants et administration, ou encore entre enseignants et membres de l’administration. Sans oublier dans la moindre mesure la mainmise de certains clans ‘’sur les revenus générés par les parkings, les arrangements pour prélever les sommes aux bourses des étudiants ou bien la possibilité pour les secrétaires généraux des comités de s’intégrer facilement dans l’arène politique’’.
Cette année 2020 finit avec son bilan macabre. Le lundi 12 octobre dernier, l’étudiant surnommé Jordan a succombé à ses blessures à l’Hôpital universitaire Gabriel Touré à la suite d’affrontements entre étudiants, affrontements dus au renouvèlement du comité de l’AEEM de l’Institut Universitaire des gestions (IUG).
Toutes les actions entreprises par les plus hautes autorités du pays échouent. La Commission interministérielle sur la sécurité dans l’espace scolaire et universitaire mise en place, en 2017, composée des ministères de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, de l’Education nationale, de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des sceaux, de la Sécurité et de la Protection civile et de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, et les perquisitions policières dans l’espace se soldant par la découverte d’armes de tout genre, n’ont pas permis de mettre fin à la violence. Tout ceci constitue un casse-tête pour les différents ministres qui se sont succédé à la tête du département.
Que peut Pr Amadou Kéïta ?
En effet, en visite de terrain dans les différentes structures relevant de son département, qui l’a conduit au Centre national des œuvres universitaires (CENOU), le lundi 19 octobre 2020, le ministre Kéita a, certes, soutenu : « L’un de nos objectifs, c’est de faire en sorte que nous puissions faire émerger des étudiants talentueux ». Mais, il a, tout en déplorant la guerre sans merci dans l’espace universitaire, pris la mesure des difficultés : « Nous sommes tous conscients que depuis plusieurs années, notre espace universitaire se trouve dans une situation lamentable ».
La question reste posée sur les armes dont dispose Pr Amadou Kéita pour faire face à l’armada de factions d’étudiants violents.
Cyril Adohoun
Source: L’Observatoire
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