Son objectif «n’a jamais été les vingt-deux» titres en Grand Chelem de Steffi Graf. Intox ou pas, Serena Williams partage depuis samedi un record avec l’Allemande dans l’ère Open. Défaite près du but lors des trois derniers Majeurs (demi-finale à l’US Open, finales de l’Open d’Australie et Roland-Garros), la n°1 mondiale a triomphé pour la septième fois sur son gazon chéri de Wimbledon. Face à elle, l’Allemande Angelique Kerber, qui l’avait battue six mois plus tôt en finale à Melbourne, n’a pas démérité. La gauchère (28 ans, 4e) n’avait pas perdu le moindre set depuis le début du tournoi. Elle pouvait devenir la première Allemande depuis vingt ans et… Graf à l’emporter dans la capitale anglaise. D’abord malmenée par Williams, elle a brillamment effacé trois balles de break dès le deuxième jeu. Le premier set, long (48 minutes) et intense, est longtemps resté indécis. Il n’a basculé que lors du douzième et dernier jeu. Williams, plus entreprenante (24 points gagnants, contre 6 pour Kerber), a poussé son adversaire à une cinquième faute directe (neuf au total) sur un contre de revers croisé. Avec vingt-quatre titres en Grand Chelem, Margaret Court détient le record ultime. Mais la droitière australienne, aujourd’hui âgée de 73 ans, avait remporté plus de la moitié de ces trophées (13) avant le début de l’ère Open. L’une des clefs de la rencontre était la capacité de Williams à maintenir le niveau de jeu affiché depuis le début de la quinzaine au service. La n°1 mondiale a une nouvelle fois multiplié les aces (13) et fait mieux derrière sa première balle (89% de points gagnés, contre 81% avant la finale). Si Kerber excellait en défense, elle a dû attendre le sixième jeu du second set (3-3) pour se procurer sa première balle de break, effacée par l’Américaine. Ce fut sa seule occasion. La suite ? Trois fautes consécutives à 3-4 et un avantage définitif pour son adversaire, finalement sacrée sur un jeu blanc. Quatorze ans après son premier titre sur le gazon de Wimbledon, Serena Williams égale donc Steffi Graff (encore elle) avec sept couronnes. Seule Martina Navratilova (9) a fait mieux depuis le début de l’ère Open, en 1968. Avant la quinzaine, l’Américaine y avait autant triomphé qu’à Melbourne ou Flushing Meadows (six titres). Elle s’est par ailleurs imposée trois fois sur la terre battue de Roland-Garros. La finale du Simple messieurs a été remporté par l’Ecossais Andy Murray face au Canadien Milos Raonic battu en trois Sets : 6-4, 7-6, 7-6.