Malgré la traque lancée par les forces de défense et de sécurité contre eux, les groupes terroristes qui opèrent dans la région de Mopti restent actifs. Ils se sont à nouveau signalés en attaquant mardi une pinasse du centre de santé de référence (Csréf) de Ténenkou.

L’embarcation procédait à une évacuation sanitaire. Elle avait quitté Ténenkou aux environs de midi pour emmener un homme malade qui devait subir en urgence une intervention chirurgicale à l’hôpital régional Sominé Dolo à Sévaré.
Quatre autres personnes étaient à bord de la vedette : le pilote, l’agent de santé qui assistait le malade, l’épouse du patient et son bébé.
C’est à 25 km de Ténenkou en direction de Mopti que, vers 15h, l’embarcation a été attaquée alors qu’elle naviguait sur un bras du fleuve Diaka. Selon le pilote, c’est au sortir d’un tournant au niveau d’un campement bozo appelé Lathiwel, entre Dari et le village de Ganguel, que les assaillants ont ouvert un feu nourri sur la vedette qui filait à vive allure.
Dans la fusillade, l’agent de santé, le médecin Ibrahima Sangaré, a été touché à la gorge et à l’épaule gauche. Le pilote l’a échappé belle. Celui-ci explique qu’ayant entendu un des assaillants ordonner de viser le conducteur pour stopper la pinasse, il a plongé dans le fleuve, abandonnant ses passagers et sa pinasse qui est partie en zigzag avant de s’immobiliser.
Les assaillants, qui étaient une vingtaine selon des témoins, se précipitèrent alors sur l’embarcation. Ils y découvrirent un malade sous sérum, un médecin blessé, une femme totalement affolée avec un bébé au dos. Ils fouillèrent la pinasse et emportèrent l’ordinateur du médecin. Toujours selon des témoins, les terroristes auraient exprimé le regret d’avoir confondu l’embarcation avec un transport militaire.
Dès que la nouvelle attaque parvint à Ténenkou, le médecin-chef du Csréf, Amadou Tiémoko Coulibaly, et une équipe médicale accoururent à bord de la pinasse du CAP. Ils ramenèrent la première embarcation fortement endommagée et ses occupants alors qu’il faisait déjà nuit.
Selon les responsables du Csréf, une nouvelle évacuation du malade à Mopti doit être organisée. Quant au médecin blessé, sa vie n’est pas en danger. Après avoir reçu les premiers soins au Csréf de Ténenkou, il a été évacué à Ségou.
Cette nouvelle attaque a profondément choqué Ténenkou et plongé à nouveau la population dans la psychose de l’insécurité.
M. DEMBELE
AMAP-Ténenkou

source : Essor