Dans son communiqué daté du 25 mars, la Coalition « Ça suffit » annonce le report d’une semaine de la marche prévue ce mardi en attendant le verdict du procès prévu ce jeudi 31 mars 2016. Si pour la société civile, la marche pacifique programmée pour ce mardi 29 mars peut être reportée, il n’en est pas question du côté des travailleurs. Ceux-ci ont maintenu la motion de grève des travailleurs. La cause de ce durcissement de ton des syndicalistes du pays est l’échec de la négociation du médiateur national pour la remise en liberté des quatre activistes en échange de la levée du mot d’ordre de grève. Des chefs de partis d’opposition, une vingtaine selon RFI, ont à leur tour essayé de se constituer prisonniers samedi, mais leur tentative a été stoppée. Ces derniers promettent multiplier des actions dans le sens d’obtenir gain de cause. Cette situation montre l’état des droits de l’homme au Tchad. Malgré cette gouvernance qui manifestement piétine les principes élémentaires de l’Etat de droit et la multitude de voix fustigeant le 5è mandat, il y a quand même bien des éléments qui montrent qu’Idriss DébyItno a toute sa place dans le contexte géostratégique de la région.
Les enjeux géostratégiques favorables à Déby
Même si le dirigeant tchadien n’est pas un exemple en matière de démocratie en Afrique, il est tout de même des qualités dont peut se prévaloir cet ancien chef de guerre. D’abord, le Tchad occupe une position intermédiaire entre le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest et du Centre. De ce fait, il est un rempart contre le terrorisme étant donné que le chaos libyen fait le lit à ces nombreux groupes armés. La déstabilisation de ce pays serait fatale pour la paix et la stabilité régionale. Ensuite, le Président Déby s’est illustré par son implication personnelle dans la lutte contre le terrorisme pour la stabilité dans la région sahélo-sahelienne. Pour preuve, le Tchad est le premier contributeur dans la force multinationale sur le théâtre au nord Mali. Les lourdes pertes connues par son armée n’ont pas réussi à émoussé la témérité de cet homme décidé à faire feu de tout bois pour déloger les groupes terroristes de la région. Aussi, la contribution du Tchad dans la lutte contre la secte islamiste nigérian Boko Haram est-elle tout aussi légendaire. A cela s’ajoute l’implication personnelle du Président Déby pour la pacification du Burundi. La preuve est que dès son entrée en fonction à la tête de l’Union africaine, il a mis sur pied une délégation de l’Union aux fins de rencontrer Pierre Nkurunziza pour l’ouverture du dialogue inclusif avec l’opposition. Tous ces aspects font d’Idriss Déby un chef indispensable à la paix et à la stabilité dans la région sahélo-sahélienne.
Christophe SESSOU
Source : autre presse