Suite à la sortie, le samedi 14 mai dernier, de plusieurs centaines des personnes qui ont manifesté contre la présence française dans le pays, un des principaux responsables de la coalition de l’opposition au Tchad a été mis aux arrêts le mardi dernier. En effet, lors de cette manifestation, les manifestants ont accusé Paris de soutenir la Transition militaire au pouvoir.
Ils étaient plusieurs centaines de personnes à battre le pavé, le samedi dernier pour dire à la France au Tchad. En effet, « Non à la colonisation », « La France, dégage ! », sont ceux que les milliers des manifestants contre la présence française dans le pays scandés lors dans les rues de N’Djamena, la capitale tchadienne. Une manifestation au cours de laquelle les manifestants ont brûlé au moins deux drapeaux de l’ancienne puissance coloniale et vandalisé plusieurs stations-service Total, “symbole” selon eux de la France, arrachant des pompes et emportant certains produits exposés, rapporte l’Agence France Presse.
Trois jours après, les autorités de la Transition tchadienne avec à sa tête Mahamat Idriss Déby Itno qui a pris le pouvoir le lendemain du décès de son père tué sur le Front ont arrêté un des principaux responsables de la coalition de l’opposition au Tchad qui a organisé la manifestation contre la France qu’il accuse de soutenir la junte militaire. L’information a été donnée par la police et son mouvement.
A moins de 8 mois de la fin de la Transition dans le pays, cette arrestation risque de retarder encore le « dialogue national inclusif » déjà reporté à plusieurs reprises. Cette table ronde souhaitée par le Conseil militaire de la Transition sous la houlette du Général Mahamat Idriss Déby, fils du feu Maréchal Idriss Déby Itno, doit rassembler tous les fils et toutes les filles du pays y compris l’opposition politique et les groupes armés du pays. Au cours de ce dialogue les forces vives de la nation qui y prendront part doivent discuter de l’avenir du Tchad et déboucher sur « des élections libres et transparentes ».
L’avocat « Max Loalngar a été interpellé suite à la marche du 14 mai 2022 transformée en manifestation violente. Il est à signaler qu’il est l’un des organisateurs de ladite marche », a indiqué la police sur sa page Facebook.
« Deux véhicules (…) sont venus le prendre chez sa mère pour le conduire dans une direction inconnue », a confirmé à l’AFP Michel Barka, porte-parole de Wakit Tamma, principale coalition de l’opposition dont Me Loalngar est le coordinateur.
Rappelons que nonobstant l’autorisation par les autorités du pays dirigé par Mahamat Idriss Déby Itno qui a pris le pouvoir dès le lendemain de la mort de son père avec 14 autres officiers, de cette manifestation organisée par la plateforme d’opposition de la société civile Wakit Tamma, les manifestants n’ont pu retenir leur folle colère. Cependant, un fort dispositif policier entourait le cortège et était déployé dans la ville. Dans la soirée, le gouvernement a réinvité « tous les Tchadiens à se joindre plutôt au processus de dialogue inclusif » devant déboucher sur des « élections libres et démocratiques » après une transition de 18 mois, selon l’AFP.
Les autorités tchadienne à travers le ministre de la Communication, Abderaman Koulamallah ont tenu à « exprimer leur reconnaissance à la communauté internationale et aux pays amis, notamment à la France, pour leur soutien constant au peuple tchadien dans cette phase de la transition ».
Quant aux organisateurs de cette manifestation, ils se réjouissent de la prise de conscience du peuple Tchadien. « Nous nous réjouissons que les Tchadiens prennent de plus en plus conscience de notre lutte et nous rejoignent », a déclaré Max Loalngar, coordinateur de Wakit Tamma. Selon lui, « la France installe des dictateurs sur notre tête. Nous demandons juste que notre peuple soit respecté ».
Ibrahim Djitteye
Source: LE PAYS