Le président tchadien Idriss Déby a effectué vendredi nuit vers 21 heures, une descente inopinée aux services des urgences de l’hôpital général de référence nationale. À la réception de l’hôpital, le chef d’État a posé des questions sur le nombre des malades admis en urgence et l’a constaté dans le registre. Idriss Déby s’est ensuite rendu au service de la petite chirurgie où il a fait face aux odeurs nauséabondes. On lui a proposeproposé un cache-nez qu’il a d’ailleurs refusé.
Aux malades couchés à même le sol, il a posé la question : « Vous n’avez pas des lits dans ce pavillon d’urgence ? ». On lui répondra par un silence de cimetière, tellement l’évidence explique tout.
Le président s’est arrêté devant un malade. « Qu’est-ce qu’il a ? », demande-t-il. « C’est un malade mental qui a reçu une balle », lui a-t-on répondu . « La balle est-elle extraite ? Est-ce qu’on a fait la radio ? », a répliqué Idriss Déby. Pas de réponse précise. Les médecins de garde du jour n’étaient pas à leur poste. Il n’y avait en principe que deux médecins stagiaires en spécialisation, qui ronflaient calmement.
Suite à cette descente, le président tchadien a procédé à un léger remaniement ministériel, dans la soirée du dimanche 11 août, qui s’est traduit par le départ du ministre de la Santé, Aziz Mahamat Saleh.
Sur place, et selon le communiqué de la présidence, c’est un constat de désolation qui s’est dégagé et qu’a tenu à dénoncer le président : responsables et médecins de garde absents de leur poste, manque de produits et de matériels ou insalubrité.
Depuis cette visite surprise qu’il a effectuée sans avertir le ministre de la Santé, et avec un protocole assez léger, tout le monde s’attendait à une sanction des principaux responsables de l’établissement.
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