Au moins 15 groupes politico-militaires ont boycotté l’Accord de paix de Doha, signé ce 8 août 2022. Ces «dissidents» accusent les autorités tchadiennes de mauvaise foi, ce qui fait craindre un échec des négociations. D’autant qu’il est établi que ce sont des groupes ayant le plus de combattants sur le terrain qui ont boycotté le dialogue.
Au cours d’un point de presse tenu dans la capitale du Qatar, Doha, la quinzaine groupes politico-militaires tchadiens qui n’ont pas signé l’Accord de paix de Doha ont qualifié d’échec les négociations de paix. Non sans pointer un doigt accusateur sur la junte militaire au pouvoir. Ces contestataires estiment que la délégation gouvernementale n’avait point l’intention de mener de vraies discussions. Ce lundi 8 août, des mouvements politico-militaires et les nouvelles autorités tchadiennes ont signé un accord de paix en vue du dialogue national inclusif à N’Djamena.
«La délégation était venue avec l’idée de torpiller les discussions en ralliant par achat de conscience une partie de l’opposition politico-militaires et alliés à sa cause», ont dénoncé les groupes politico-militaires dissidents, déplorant que leurs observations n’aient pas été prises en compte par N’Djamena. Ils ont annoncé la création d’une coalition, le Cadre permanent de concertation et de réflexion. «Nous restons ouverts aux discussions à tout moment et en tout lieu pour l’intérêt supérieur de notre pays», ont toutefois indiqué ces groupes.
Pour sa part, Dr Ahmat Yacoub Dabio, président du Centre d’études sur le développement et la prévention de l’extrémisme dit constater «avec regret que 15 mouvements politico-militaires n’ont pas répondu à l’appel de la salle. Parmi lesquels, deux importants groupes politico-militaires en l’occurrence le FACT et le CCMSR qui possèdent une présence militaire menaçante sur le terrain, en plus des trois autres dont les leaders charismatiques sont d’un poids incontestablement historique».