La place du Souvenir a refusé du monde samedi pour la tenue de l’assemblée générale des commerçants. L’augmentation des taxes douanières étant au centre des préoccupations. Les commerçants menacent d’aller en grève si les autorités ne revoient pas leur copie.
Il ressort de la rencontre des commerçants que le dédouanement au niveau du Mali est très cher par rapport aux autres pays de l’Afrique, soit deux fois plus qu’au Burkina.
« Il y a cinq ans, la douane était dans les environs de 300 millions F CFA de recettes, tout récemment à moins de 400 millions FCFA et aujourd’hui on est entrain de chercher le double avec 680 millions de F CFA en 2018, alors que la moitié du pays reste sous occupation », a expliqué Ousmane Diallo, membre de la commission, président de l’immeuble Baba Diawara.
A l’en croire, cette vision va à l’encontre des intérêts des commerçants, qu’ils sont, vu que le pays fait face à une conjoncture économique et aussi la non-présence des différents pays de la sous-région qui venaient acheter aussi au Mali.
Face à cette situation, les commerçants réclament la démission du ministre de l’Economie et des Finances et du directeur général de la douane. « On achète à l’extérieur et on vend difficilement. S’il faut que la douane augmente les frais de dédouanement en plus, ça serait la goutte d’eau vase qui déborde le vase. On va défendre âme et corps nos intérêts », a poursuivi M. Diallo.
Comme d’autres préoccupations, il a été cité, la vente des bâtiments administratifs aux abords des marchés, le coût élevé de location des magasins, les difficultés des déguerpis du marché Rose et ceux de l’opération de libération des voies publiques, déclenchée en 2016 par le gouverneur du district de Bamako. Cette opération aurait entraîné vers l’Occident, au péril de leur vie.
L’impôt avec le système de redressement concernant les 3 % sur les chiffres d’affaires, les difficultés de visa pour la Chine ont fait objet aussi de préoccupations. Il ressort qu’un rangement a été trouvé à ces niveaux.
Toutefois, les commerçants souhaitent qu’ils aient davantage de consensus au niveau de l’obtention de visa chinois avec des durées de six mois et d’une année.
En guise de doléance, ils demandent la création d’un guichet unique pour les taxes douanières et la réduction de 80 % sur l’ancienne taxe des droits de douane.
A défaut d’un compromis sur ces doléances, ils envisagent dès le mois prochain une grève d’abord limitée, qui pourra être illimitée.
Mariam Coulibaly
Les Echos