C’est chaud depuis des jours dans l’inter-fleuve de Macina. La confrérie des chasseurs et les djihadistes du prédicateur islamiste, Hamadou Kouffa, sont désormais en guerre ouverte. Les combats sont violents et meurtriers.
Avant le déclenchement des affrontements, entre protagonistes, le 15 mars dernier, la confrérie des chasseurs et les terroristes, campés dans la forêt de Diafarabé, longtemps, se regardaient en chien de faïence. Afin de dissuader les incursions, la confrérie faisait recours aux brigades de vigilance nocturnes pour sécuriser les populations de l’inter fleuve.
En fait, c’est l’étranglement inattendu d’un leader dozo, celui de la bourgade de Parandala, puis l’assassinat, le même jour, de deux de ses enfants, qui ont dû mettre le feu au poudre.
Le réseau des chasseurs, dans l’inter-fleuve, sonne la mobilisation des troupes. Beaucoup répondent sans tarder. Ils sont résolus à ne pas laisser les meurtres ignobles de Parandala impunis.
Les contrées, comme Parandala, Pékouma N’Goumba, Payaka, Toye, Ouana, Djiriba Wèrè puis la ville de Mougnan ont été les théâtres des plus violents combats.
Guirba Dembélé est l’un des chasseurs ayant participé aux hostilités. « Le 1er jour, des affrontements, raconte-t-il, nous étions seulement une vingtaine de chasseurs contre un immense camp djihadiste dans la forêt. Ils étaient comme en famille. Nous avons résisté farouchement. Nous leur avons infligé de lourdes pertes ».
Des sources concordantes assurent que 4 chasseurs, habitant les villages de Moutiguè, Soumana Parandala ont trouvé la mort dans des embuscades tendues par l’ennemi mis en déroute ; auxquels il faudrait ajouter des victimes innocentes, des forains, que les terroristes ont tuées puis brûlé. L’insécurité est aujourd’hui grandissante.
Les chasseurs viennent de décider d’un renforcement des mesures de sécurité dans tous les villages de l’inter-fleuve.
Les transports par charrettes sont interdits. Les fouilles des passagers suspects sont systématiques, tandis que sont déconseillés tous déplacements solitaires entre différentes localités.
H. Diabaté
Les Echos