Le Président de la République Ibrahim Boubacar Kéita, a présidé, hier lundi 27 novembre 2017, au Palais de la Culture Amadou Hampaté Bah, les travaux de trois jours (27, 28, 29 novembre 2017) de la table ronde sur l’éducation. Regroupant acteurs de l’éducation, gouvernements, partenaires, collectivités, etc., cette rencontre capitale sera mise à profit par l’ensemble des acteurs de l’éducation pour discuter et proposer des mesures concrètes et des actions durables à même de relever les multiples défis auxquels l’école malienne est confronté depuis plusieurs décennies.
«La crise de l’école malienne est multiforme. Plusieurs initiatives dont les larges consultations ont été prises par les pouvoirs successifs pour tenter d’apporter des solutions efficaces à la situation: états généraux de l’éducation, conférences, concertation nationales, ateliers régionaux, tables rondes et très récemment le plan d’urgence relayé par le programme interlinéaire de relance du secteur de l’éducation. L’évolution du système éducation éducatif malien, aux cours des deux dernières décennies, est aussi et surtout marquée par l’exacerbation des tensions sociales entre différents acteurs de l’école (Etat-syndicats d’enseignants et d’étudiants notamment), mais également à l’intérieur même de l’institution scolaire et universitaire, avec des violences récurrentes et en constante augmentation. De fait, l’institution scolaire et universitaire remplit de moins en moins sa fonction de formation citoyenne en tant que lieu de transmission des valeurs qui fondent le «vivre ensemble» auquel nous tenons tant», regrette d’entrée de jeu le chef de l’Etat IBK.
Malgré qu’elle soit confrontée à de réelles difficultés dont j’ai pleinement conscience et en dépit des nombreuses recommandations ô combien pertinentes, issues des différentes rencontres et réflexions initiées par l’Etat et ses partenaires, ajoute le président Ibrahim Boubacar Kéita, les problèmes de l’éducation demeurent et gagne même en acuité. Mais, dit-il, la détermination du gouvernement à y faire face est indéniable. «Je suis profondément convaincu que «lorsque la cause est juste, la foi, le courage, la détermination ne peuvent pas échouer», insiste le président IBK. Selon IBK, partout où l’éducation a été négligée, l’Etat en a reçu une atteinte funeste.
«Si le développement est un train, l’éducation serait certainement la locomotive. Il faut de l’éducation, de l’éducation encore et encore. Car l’éducation passe avant l’instruction. Elle fonde l’Homme. Mais elle est d’abord la famille, c’est l’ensemble sociétale, c’’est nous tous, c’est vous, c’est moi. On doit tous nous intéresser pour remonter les maux qui minent notre système éducatif», déclare le chef de l’Etat. D’où son appel à l’endroit de la jeunesse malienne à avoir la soif d’apprendre surtout sur le Mali, et à la télévision nationale de faire savoir aux Maliens perdus en chemin ce qu’ils doivent savoir. Parce que si notre fondement culturel et de civilisation est mis en cause, souligne IBK, il y a inquiétude.
Le coordinateur général du forum pour le dialogue social, Pr Doulaye Konaté, d’ajouter que notre système éducatif satisfait de moins en moins en cette période de mondialisation à cause de la persistance de sa crise. «La transmission des valeurs s’amenuise, l’espace est devenu un champ de confrontation. Ce mal traduit la crise de la société malienne, laquelle requiert un renouvellement du pacte social. Il faut travailler à revenir au pacte social», clame le Pr Doulaye Konaté. Les travaux, dit-il, se situeront autour de trois axes: l’accès de l’équité; la qualité des enseignements et de l’apprentissage, la gouvernance du système éducatif.
Cette table ronde ne sera-t-elle pas un fora de plus ? S’interroge le coordinateur. «Cette question nous incombe tous. Le redressement de l’école malienne requiert de la volonté de tous et de la volonté politique de l’Etat», souligne le Pr Doulaye Konaté. Cette table ronde est l’une des trois tables rondes promis par le Premier ministre dans sa déclaration de politique général (Dpg) dont un est axé sur les deux sous secteurs de l’éducation, et les deux autres portants sur la santé et la politique salariale.
Hadama B. Fofana
Source: Le Républicain