La fête de Tabaski du 10 juillet prochain laisse perplexe des millions de Maliens à cause de la crise économique, l’augmentation des pris des produits de premières nécessité et l’embargo de la CEDEAO.
Les différentes fêtes religieuses au Mali ont un goût amer depuis des années. Pour cause la crise sécuritaire et économique que subit notre pays. Le Mali traverse des moments très difficiles alors que se dessine à l’horizon la fête de Tabaski. Un souffle d’espoir s’était emparé des populations lorsque la Communauté des Etats Des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’était réunie ce 4 juin sur le cas du Mali. Tous les yeux étaient fixés sur Accra pour la levée des sanctions.
Hélas, rien de nouveau n’a été décidé pour enfin atténuer la souffrance des populations.
Sur les marchés, les prix des denrées alimentaires ne font que flamber, ce qui n’arrange pas les choses. Pire, le bétail se fait rare et les prix sont exorbitants. Dans les différents parcs, on peut aisément se rendre compte de la gravité de situation. En dépit de l’interdiction d’exportation des bétails, il n’est pas sûr que cette mesure réussisse à faire baisser le prix des moutons.
Soumaïla Konaté, vendeur de mouton au parc à bétail de la Zone Industrielle ne cache pas son inquiétude. Selon lui, les prix des bêtes, cette année, seront très élevés, d’où son hésitation à faire une commande importante. « Je ne vais pas prendre le risque de faire venir beaucoup de moutons, car je me suis rendu compte que l’engouement pour la fête de cette année n’est pas palpable. En plus, nourrir ces bêtes me coûtera très cher», peste-t-il.
« Nous sommes dans une année exceptionnelle contrairement aux autres. Je n’ai pas les moyens pour acheter les moutons cette année. Il fut un moment où on pouvait acheter un mouton entre 50.000 et 75.000 FCFA mais c’est impossible de nos jours. On va consacrer toutes nos ressources à nos enfants car c’est eux qui sont prioritaires. Si on arrive à satisfaire les besoins des enfants, c’est le plus important », peste Adama Konaté, chef de famille.
Même son de trompette chez Sidi Sogoba, enseignant. Selon lui, les conditions ne sont pas réunies pour faire face à toutes les dépenses de la fête de tabaski. Ainsi compte-t-il fêter de la plus simple des manières.
Reste à savoir si le gouvernement prendra des mesures en faveur des chefs de familles pour atténuer leurs souffrances. En principe, à l’approche de la fête, les boutiques et les étalages sont inondés de marchandises et de divers articles. Mais, tel n’est pas le cas cette année.
Tout compte fait, l’atmosphère est morose et les marchés sont loin d’être saturés par les clients.
Ahmadou Sékou Kanta
Source: Le Soft