A quelques jours de la fête de Tabaski 2018, le marché des moutons « reste peu fourni », selon certains acteurs. Forte demande venue de la sous région, prix élevé de l’aliment bétail sont certains des facteurs cités. Même si les clients se font attendre pour le moment, les vendeurs espèrent qu’ils se décideront avant le jour J afin de leur permettre de passer la fête dans leurs localités d’origine.
Avec une dizaine de moutons, Daouda Coulibaly, originaire du village de Samakélé dans le cercle de San, s’est installé sur un trottoir non loin de la place CAN. « Cette année je n’ai pu amener que 16 moutons », se plaint ce vendeur qui exerce depuis 15 ans environ. « En concurrence » avec les acheteurs venus de la sous région, ils ne peuvent pas payer les mêmes prix que ces derniers et se contentent donc d’en acheter seulement quelques uns. Des moutons plutôt en embonpoint et dont les prix varient de 70 000 à 255 000 francs CFA. Des prix élevés mais qui correspondent bien à ces moutons de race métisse de plus en plus prisés, selon un autre vendeur.
Installé non loin de là dans un parc à bétail, Ousmane Haïdara est aussi vendeur. Même s’il exerce toute l’année, cette période est particulière car la demande est forte. Le marché tourne aussi au ralenti pour lui. Si il l’impute la hausse des prix, à la forte demande venue des acheteurs de la sous région, il estime que la conjoncture est aussi pour quelque chose. « Les gens n’ont pas d’argent, sinon ils n’attendent pas la dernière minute », explique t-il.
Les effets de la mauvaise campagne pluviométrique et l’insécurité font également partie des facteurs ayant négativement impacté sur le marché cette année. Dans les zones de production comme Nara en deuxième région, « les éleveurs ont perdu beaucoup de têtes », témoigne Aboubacar, vendeur. A cela s’ajoute le prix élevé de l’aliment bétail qui s’est vendu jusqu’à à 10 000 francs CFA au lieu de 5 000 ou 6 000, selon plusieurs acteurs. L’insécurité dans plusieurs zones de production explique également la rareté des moutons sur le marché. « Avant, nous partions à Fatoma (dans la région de Mopti). Mais maintenant on ne peut plus se rendre là-bas à cause de l’insécurité, nous allons chercher à M’Pessoba (Sikasso) », explique pour sa part Salif dont l’activité est aussi la vente de bétail. Même si quelques acheteurs ont déjà fait leur choix, les vendeurs redoutent les clients de dernière minute. « Nous souhaitons qu’ils viennent maintenant afin que nous ayons le temps de rentrer pour fêter chez nous. S’ils attendent la veille de la fête, cela ne nous arrange pas », conclut un vendeur.
journal du mali