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Tabagisme au Mali : Ce tueur silencieux

Au Mali, les jeunes deviennent de plus en plus accros à la cigarette. De plus en plus tôt.

Sirima Ouattara a fumé par curiosité. D’une mèche, il est passé vite à 3. «  J’ai commencé à fumer quand j’étais jeune. Je voulais me faire une place dans notre grin. Mon organisme s’est habitué à la cigarette. Je fume un paquet et demi par jour. Je dépense entre 20 000 F CFA et 25 000 F CFA/mois dans la cigarette ». Il affirme avoir l’envie d’abandonner à cause de ses nombreux effets néfastes sur la santé, mais il lui semble impossible car son organisme en demande.

Alou Bah, 20 ans est également dans le cas. « J’ai commencé à fumer par le truchement d’un de mes amis qui me demandait à chaque fois de prendre une tire enfin d’être un vrai homme. Aujourd’hui, la cigarette est devenue indispensable à ma vie », raconte Alou. Fier, le jeune fumeur ajoute « c’est comme quand on a soif, l’envie vient de boire. C’est la même chose avec la cigarette. Quand j’ai envie de fumer mon organisme en demande. Je fume presqu’un paquet par jour ».

Si pour Alou, la consommation de la cigarette n’a pas d’inconvénients, Cheick Coulibaly est de tout autre avis. Cheick dit ne plus fumer qu’une mèche depuis 2009 pour préserver sa santé. « Personne ne semble ignorer l’impact du tabac sur la santé humaine. C’est un peu comme la drogue. Quand tu fumes, tu te sens bien même avec le ventre vide ».

Boutiquier à l’entrée de la faculté des droits publics, la vente de la cigarette occupe une part importante dans le chiffre d’affaire de Moustapha. « La cigarette seule m’apporte des fois jusqu’à 10 000 F CFA par jour. Les étudiants achètent en abondance », affirme le boutiquier.

De l’avis de Mamadou Diakité enseignant, le manque de vigilance des parents et l’influence extérieure sont les principaux facteurs qui poussent les enfants à fumer. D’après M. Diakité, il faudrait que chaque parent veille sur sa progéniture, non seulement en famille mais aussi veiller sur ses fréquentations.

Dans la religion musulmane, la consommation de la cigarette est interdite selon Hamed Maïga l’imam à Missabougou. Pour lui « toutes choses qui peuvent nuire à la conscience, à la santé de l’homme l’islam l’interdit. Etre fumeur de cigarette équivaut à mettre le feu à sa richesse. La cigarette est surtout un moyen de se détruire et de déranger ses proches ».

A Missabougou, les agents de santé s’impliquent dans la lutte contre le tabagisme. Un combat nécessaire estime Dr. Traoré Adama, promoteur du cabinet médical AKT à Missabougou. Car dit-il, « le tabac est dangereux pour l’organisme. Le tabac contient deux éléments principaux à savoir l’alcaloïde  et la nicotine qui ont un effet cancérogène sur la bouche, la langue, la gorge, les bronches et les poumons. Ensuite il cause les AVC (accident cardio-vasculaire), et des problèmes respiratoires », explique Dr. Traoré.

Dr. Traoré propose de multiplier les débats de sensibilisation à l’endroit des consommateurs sur les conséquences de la consommation du tabac sur leur santé.

 

Awa Berthé

(stagiaire)

 

Mali Tribune

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