Au moins 45 personnes, dont des civils, ont été tuées dans des raids aériens russes. Les frappes ont ciblé l’ouest de la Syrie, des positions rebelles de la province de Lattaquié, une province côtière qui est le fief de la communauté alalouite de Bachar el-Assad. C’est aussi la province où sont basés les avions de chasse envoyés par la Russie pour soutenir le régime syrien.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), les frappes ont eu lieu dans un secteur montagneux, tenu par la rébellion syrienne. Toujours selon l’OSDH, qui dispose d’un vaste réseau d’informateurs sur le terrain, les frappes auraient fait plus de 40 tués, dont des civils, et elles ont entraîné la mort de l’un des chefs de la rébellion dans ce secteur.
La mort de Basil Zamo, un ancien officier syrien qui avait fait défection pour rejoindre l’Armée syrienne libre, a été ensuite confirmée par son propre groupe de combattants, des rebelles modérés qui recevaient le soutien des Etats-Unis et de plusieurs pays opposés au régime syrien. A ce titre, il recevait les missiles antichars américains qui permettent aujourd’hui à la rébellion syrienne de faire face à l’offensive au sol de l’armée de Bachar el-Assad.
Les frappes russes qui ont débuté le 30 septembre dernier ont fait à ce jour 370 tués, dont un tiers environ de civils, selon les chiffres donnés ce mardi 20 octobre par l’OSDH.
■ Les objectifs de l’intervention russe
Thierry Pierret, maître de conférence à l’université d’Edimbourg et spécialiste de la Syrie :
« Il y a quelques villages qui ont été pris, mais pas véritablement de positions stratégiques. Ce qu’on peut dire c’est que les troupes au sol font face à une résistance meurtrière de la part des rebelles syriens, notamment du fait de l’utilisation en grand nombre de missiles anti-chars qui coûtent tous les jours à l’armée syrienne un certain nombre de blindés et d’équipages.
On peut aussi regarder au-delà des gains militaires directs qui pour l’instant se font attendre. La stratégie russe est plus large que ça. Il y a une volonté d’affaiblir les groupes rebelles qui sont jugés comme interlocuteurs respectables par les Occidentaux, tous ces groupes qui ont été adoubés par la CIA et autorisés à recevoir des missiles antichars américains. Il y a eu un ciblage systématique de ces unités-là par l’aviation russe, et notamment une tentative d’assassiner leurs leaders par des frappes ciblées. Il va falloir voir comment sur le temps long ces éliminations jouent sur la cohésion des groupes concernés. »
Source: RFI