La Russie a intensifié ses frappes aériennes contre les adversaires du président syrien Bachar al-Assad.

Depuis jeudi, celles-ci ont notamment ciblé Raqqa, le bastion de l’Etat islamique (EI), mais aussi Alep, Hama et Idlib, des provinces où le groupe islamiste est peu présent.

Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Turquie et d’autres membres de la coalition ont appelé la Russie à cesser les frappes aériennes qui, selon eux, ciblent l’opposition et les civils syriens, ajoutant qu’elles allaient “alimenter l’extrémisme”.

Selon l’opposition syrienne, les rebelles opposés au président Assad – lui-même allié du Kremlin – et qui ne font pas partie de l’EI seraient les premières victimes des attaques russes.

Frappes à Raqqa

Alexei Pouchkov, président de la commission des Affaires étrangères à la Douma, a déclaré que les frappes aériennes – qui ont débuté mercredi – pourraient durer de trois à quatre mois. Il a ajouté que les Etats-Unis avaient seulement fait “semblant” de bombarder l’EI pendant une année, et a promis que la Russie serait beaucoup plus efficace.

L’Observatoire syrien des droits de l’homme, basé au Royaume-Uni, a déclaré que les récentes frappes aériennes russes avaient visé un camp d’entraînement et un poste de commandement caché près de la “capitale” de l’EI, Raqqa, tuant 12 membres du groupe islamiste.

Les activistes et les habitants de la ville ont indiqué que l’EI avait annulé la prière du vendredi et vidé les mosquées, craignant de nouvelles frappes aériennes russes.

Des tours de communication appartenant à l’Armée syrienne libre – les forces opposées au président Assad entraînées et approvisionnées par les américains – ont été détruites lors d’un raid aérien russe à Alep.

“Réduire les divergences”

Pendant ce temps, l’EI a attaqué une base aérienne du gouvernement dans l’est de la Syrie.

Près de la ville de Deir Al-Zour, contrôlée par l’EI, il y aurait eu de fortes explosions, de violents affrontements et des avions de combat du gouvernement dans le ciel.

La coalition menée par les Etats-Unis a déclaré avoir ciblé l’EI avec 28 frappes aériennes en Syrie et en Irak jeudi.

Les présidents français et russe se sont réunis à Paris vendredi. La réunion avait été organisée afin de discuter des efforts de paix en Ukraine, sujet finalement éclipsé par la Syrie. Un conseiller de François Hollande a déclaré que les deux présidents avaient “tenté de réduire les divergences”.

Frappes “insuffisantes”

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, parlant à l’ONU à New York, a assuré que la Russie lutterait également contre d’autres groupes terroristes, y compris le Front al-Nosra – une filiale d’Al-Qaïda. Il a déclaré que leur position était la même que celle de la coalition menée par les Etats-Unis, qui a mené des frappes aériennes en Irak et la Syrie cette dernière année.

“Nous ne soutenons personne contre leur propre peuple. Nous combattons le terrorisme”, a-t-il précisé. M. Lavrov a déclaré que les cibles avaient été sélectionnées “en coordination avec l’armée syrienne”.

Le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem, lors de la même réunion, a déclaré que des frappes aériennes ne suffiraient pas pour combattre l’EI, mais que l’action russe était tout de même “efficace” parce qu’elle soutenait les efforts de son pays dans la lutte contre le terrorisme.

Source: BBC