Dans le cadre des consultations en prélude aux réformes politiques institutionnelles et électorales annoncées par le gouvernement de transition, une audience avait été accordée par le Ministre de la Refondation de l’État, chargé des Réformes avec les Institutions à la Synergie 22 le Mercredi 7 Juillet 2021.
Cette rencontre, représentait pour notre organisation un gage d’espoir vers des reformes inclusives et participatives. La démarche, qui était, en plus, salutaire pour nous, s’inscrivait dans une dynamique de recherche de consensus avec les organisations de la société civile, acteurs incontournables dans la réussite des réformes politiques et institutionnelles envisagées par les autorités actuelles de transition.
Les échanges du jour, faut-il le rappeler, s’étaient essentiellement focalisés sur le projet de l’Organe Unique de Gestion des Élections (OUGE) pour une bonne organisation des échéances électorales à venir. A l’issue de la discussion, le Ministre a promis que « ce travail se fera dans un consensus entre le gouvernement et l’ensemble des acteurs. ».
Ce vendredi 24 septembre 2021, grande fut notre surprise quand les représentants de la Synergie 22 se sont vus refuser l’accès à la salle du Centre International de Conférence de Bamako (CICB) où s’est tenue la table ronde sur l’Organe Unique de Gestion des Élections et les travaux de validation des Termes De Reference de l’avant-projet des assises nationales de refondation en vue.
Cette attitude des organisateurs, plus qu’étonnante, d’un évènement d’une telle dimension nécessitant l’adhésion affluente et totale de toutes les filles et de tous les fils du pays, sans exclusion aucune, nous pousse à nous interroger. Nous nous interrogeons notamment, sur la cohérence et la sincérité de nos autorités à impliquer toutes les parties prenantes au processus en cours malgré les lectures divergentes de celle-ci sur la marche controversée de la transition.
Au regard de cette situation qui dénote d’une volonté manifeste d’exclure certains du processus des réformes qui souffre déjà d’un manque d’inclusivité, la Synergie 22 rappelle au gouvernement malien quelques recommandations majeures formulées en août 2021 :
Que les réformes politiques, institutionnelles, électorales et administratives et l’organisation des élections générales annoncées soient accélérées ;
Que les missions de la Transition soient axées principalement sur les actions de fin de Transition, à savoir l’organisation des élections présidentielle et législatives ;
D’intégrer, dans la Loi électorale, la publication en ligne des résultats des scrutins par centres et bureaux de vote, au fur et à mesure de la proclamation des résultats ;
De revoir à la hausse le nombre actuel de 147 députés déterminés suivant le recensement administratif de 1996, en prenant en compte les chiffres du dernier recensement de la population ;
De changer le mode de scrutin actuel (majoritaire uninominal ou plurinominal à deux tours) pour l’élection des députés à l’Assemblée nationale en un mode de scrutin proportionnel ;
De créer les circonscriptions électorales des nouvelles régions pour leur permettre de prendre part aux élections de fin de transition ;
De consacrer la création d’un organe indépendant et unique de gestion des élections (OGE) dans la Constitution et la Loi électorale, dans un souci de cohérence et d’efficacité technique et financière.
Fidèle à sa mission de veille citoyenne et d’alerte, la Synergie 22 reste engagée pour une transition réussie dans le délai prescrit.
Fait à Bamako, le 24 septembre 2021
Présentation des 43 OSC de la Synergie 22