Depuis un certain temps, un bruit court au sein de la police nationale à propos du vol d’un groupe électrogène. En réalité, le groupe électrogène en question est un don d’une structure internationale qui en a offert six au Mali. Deux ont été donnés à la gendarmerie et 4 à la police nationale.
Les 4 groupes électrogènes de la police nationale ont ainsi été repartis : un pour la compagnie de circulation routière (CCR), un pour la direction générale de la police nationale (DGPN), un autre pour le département de la Sécurité, c’est-à-dire le ministère. Le dernier groupe électrogène, pour ne pas dire le 4ème, a été attribué à la direction régionale de la police nationale du district de Bamako (DRPN). La gendarmerie a eu un grand et un petit groupes électrogènes, la police trois petits et un grand.
Si les groupes électrogènes des autres structures sont bien en place, celui de la direction régionale de la police nationale du district est introuvable. Ce groupe électrogène a une valeur marchande de 16 millions de FCFA ; sa capacité est de 22 KVA.
Les six groupes électrogènes ont été donnés pour les besoins d’urgence des forces de sécurité du Mali afin qu’elles puissent faire face efficacement aux questions d’insécurité. Mettre ces groupes électrogènes à la disposition d’un responsable de la police nationale, c’est un détournement de biens publics. Ce qui pourrait frustrer voire outrer leur donateur. Pourtant, c’est ce qui se passe.
En effet, au niveau de la police nationale, la suspicion de vol du groupe électrogène est sur toutes les lèvres, mais aucune enquête n’a pas été menée afin de retrouver la machine d’une valeur de 16 millions FCFA, qui, en principe, devrait être mise à la disposition de la direction régionale de la police de Bamako, une cheville ouvrière de la police au niveau de la capitale. Au niveau de cette direction régionale, c’est un groupe électrogène, qui fonctionne à peine, que les agents utilisent, alors qu’un tout neuf lui a été gracieusement offert.
Paradoxalement, la question ne fait l’objet d’aucune préoccupation au niveau du département de la sécurité, où personne n’en parle. Tout comme au niveau de la direction générale de la police. En réalité, le groupe électrogène, volontairement caché sorti des radars, serait en utilisation au domicile du puissant commissaire divisionnaire Mamadou Z. Sidibé, directeur général adjoint de la police.
Plusieurs témoins affirment l’avoir vu chez lui, ils en ont fait des images pour en faire foi. Certains en ont même informé le ministre de la Sécurité, le général Salif Traoré. Celui-ci reste coi et sans mot dire. Quant au directeur général de la police nationale, Moussa Ag Infahi, est également au courant de cette situation qui ne lui a arraché aucune émotion. Il se dit qu’il ne veut pas avoir de problème avec son homme à tout faire (son adjoint) au niveau de la direction.
Le général Salif Traoré, ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Moussa Ag Infahi, directeur général de la police, Mamadou Z. Sidibé directeur général adjoint de la police, ils forment un trio de compères. Ils sont cités dans plusieurs affaires sales au niveau de la police et même du pays. Oui, c’est ce trio qui vient de nommer Mamoutou Togola, un dealer, à la tête d’une brigade de la police, alors qu’il a été pris la main dans le sac avec des narcotrafiquants.
Éconduit à son corps d’origine par l’Office central des stupéfiants, le trio infernal a tenu à l’absoudre en le mettant à la tête de la brigade des stupéfiants de la police. Par ailleurs, le ministre Salif Traoré couvre le directeur adjoint de la police dans quantité d’autres affaires. Comme lui permettre de garder chez lui le groupe électrogène de la direction régionale de la police nationale.
Bekaye DEMBELE