Marches, meetings, débats contradictoires, campagnes de sensibilisation… voilà à quoi nous assistons au Mali. Ces constats devenus notre quotidien, sont des conséquences de l’initiative de nos autorités à soumettre au peuple une loi référendaire mettant fin à la vie de la constitution de 1992.
La tension est vive ; elle inquiète au regard du degré jamais égalé quant à l’opposition de deux idées autour du sujet : le OUI et le NON.
Si le premier s’agrippe au référendum qui à son entendement est une exigence des engagements pris par le Mali dans l’accord de sortie de crise, le second estime qu’il n’est pas question d’évoquer une révision constitutionnelle compte tenu du contexte douloureux que le Mali traverse.
Les deux camps ont des points convergents. Tout le monde est d’accord qu’il faut une révision constitutionnelle après 26 ans de vie démocratique. Mais comment, quand et quel contenu ? C’est là la grande division.
Le climat tendu divise les fils d’un même pays déchiré depuis l’intrusion des forces du mal sur le sol malien en 2012. Il nous dévie de l’essentiel dont l’épicentre est : exercer notre souveraineté sur toute l’étendue du territoire national.
La question d’intégrité territoriale, les pouvoirs du Président de la République renforcés… Ces quelques aspects sont les éléments clés, sources du climat délétère.
Ils ne sont pas aussi à négliger. Le premier fait objet de notre souveraineté et le second soulève la crainte de nous ramener en arrière après une lutte ardue contre la dictature qui a laissé place à la lueur de démocratie.
Les points méritent réflexion ; un dialogue entre les deux camps (OUI et NON) sous l’égide du Président de la République. Ce dialogue, la plateforme AN TE A BANNA s’est toujours montrée disponible pour cela. Alors la balle est dans le camp de celui dont l’ex première Dame Adam Bah Konaré adressait sa lettre avec un titre assez sage ‘’ Dégonflez les biceps’’.
IBK doit accepter le dialogue qui est d’ailleurs une des valeurs maliennes tant enviées par nos pays voisins et par-delà le monde entier. Le Président lui-même s’en glorifie à tout moment à l’occasion de grandes rencontres.
Le seul dénominateur commun que nous partageons, c’est le Mali. Que nous nous respections dans nos prises de positions sur des sujets d’intérêt national. Personne n’a intérêt à ce que le Mali chavire. Les critiques sont légitimes ; elles renforcent d’ailleurs notre jeune démocratie et les gouvernants doivent toujours s’en inspirer dans le droit fil de leur gouvernance au bénéfice du Mali. Tout n’est pas mauvais comme tout n’est pas bon, c’est à nous, fils du Mali de savoir raison gardée, trouver le juste milieu à travers des concessions de part et d’autre pour bâtir un Mali émergent.
Monsieur le Président, vous avez le dernier mot pour sauver le Mali.
Boubacar Yalkoué
Le Pays