Incompétence, négligence ou signe de dérive du pouvoir en place ?
Suite à l’annonce de la suspension du droit de vote du Mali à l’Organisation des Nations unies (Onu) pour cause d’arriérés de cotisation sur deux bonnes années qui concernent sans équivoque la gestion IBK, le Premier ministre a usé et abusé des ondes de l’Ortm pour tenter de jouer à l’avocat du diable. Mais peine perdue car il n’a pas convaincu et a été démenti dès le lendemain.
Modibo Keita expliquera que le 03 juin dernier, à la requête du ministère des Affaires étrangères, le Trésor public a émis des ordres de transferts graphiques via la Bceao pour procéder au règlement des cotisations et ainsi régulariser la situation du Mali. Pour lui, la Bceao n’a pu effectuer l’opération à cause d’un mauvais numéro de compte transmis par le ministère des Affaires étrangères (qu’il a écorché pour négligence). Sur cette base, la Banque centrale aurait fait un retour à l’envoyeur et selon le Premier ministre, c’est là où le bât blesse car les agents du Trésor public n’auraient pas fait preuve de diligence dans le traitement du dossier et ce qui devait arriver arriva.
Dès le lendemain de ce one-man-show, le Comité syndical des travailleurs du Trésor public, n’ayant certainement pas les mêmes moyens que le Premier ministre pour s’accaparer pendant un bon moment de la radio et de la télévision nationales, a usé d’un moyen rapide et efficace pour régir : l’internet.
En effet, le secrétaire général du Comité syndical des travailleurs du Trésor public, Aguissa Zouladéini Maïga s’est exprimé à travers le site d’information et c’est un cinglant démenti qui est publié : « Après renvoi des ordres de transfert par la Bceao le 05 Juin 2015, le 08 Juin, le Trésor a saisi par lettre officielle l’ordonnateur, la Direction du budget, pour qu’elle transmette les numéros de compte corrects. Cela n’a pas été fait. Le 27 août 2015, le Trésor a adressé une nouvelle correspondance à l’ordonnateur pour alerter encore ».
C’est donc la confusion, à laquelle d’ailleurs le régime IBK commence à nous habituer. Mais puisqu’il faut un agneau sacrificiel, l’ambassadeur du Mali à l’Onu, Sékou Kassé, a été relevé de ses fonctions. Ne fallait-il commencer par son chef, le ministre des Affaires étrangères qui n’a pas su prendre les devants pour éviter pareille humiliation au point qu’à l’extérieur, le Mali fait la risée ? Un journal ivoirien a même titré : « Le kankélentigui humilie son pays ».
La rédaction